Si on écrivait le récit de tous les épisodes cocasses ou étranges qu’un grand nombre d’entre vous ont vécu, il faudrait des pages et des pages pour les accueillir!
C’est que le somnambulisme est assez commun chez les enfants : 40 % des enfants de 6 à 16 ans – surtout les garçons - ont déjà vécu des épisodes occasionnels de somnambulisme, alors que seulement 2 à 3 % vivent plus d’un épisode par mois.
Qu’est-ce que le somnambulisme?
Somnambulisme signifie en latin « marcher en dormant ». C’est une maladie du sommeil d’origine neurologique : le système qui engendre la paralysie musculaire naturelle pendant le sommeil serait déréglé chez les somnambules et c’est pourquoi un bruit ou une envie d’uriner par exemple provoqueraient le réveil du corps, mais pas celui du cerveau.
Il existe trois types de somnambulisme; dans le somnambulisme simple, l’enfant s’assoit sur son lit tout en exécutant des gestes plus ou moins adroits et il peut même parler. Il se lève parfois aussi, marche dans la maison et retourne se coucher.
On décrit comme étant le somnambulisme à risque les cas où les épisodes durent plus de dix minutes et surviennent deux ou trois fois par semaine; les actes du somnambule représentent souvent un danger (il peut utiliser un objet dangereux ou tomber de l’escalier par exemple).
Le somnambulisme de terreur apparaît habituellement chez les enfants avant l’âge de six ans ou après l’âge de dix ans; les crises se produisent peu après que l’enfant se soit endormi et il peut devenir très agressif si on tente de le réveiller. Il est inconscient et on le verra courir dans la maison en hurlant, mais il aura tout oublié au réveil…
Comment reconnaître un somnambule?
Lorsqu’ils s’assoient dans leur lit, qu’ils se promènent dans la maison ou même parfois qu’ils en sortent, les somnambules semblent éveillés et ont les yeux ouverts. Ils peuvent répondre à des questions par oui ou par non et peuvent faire des actions assez élaborées comme descendre l’escalier, éviter les meubles ou fouiller dans une armoire. Ils peuvent même exécuter des ordres. Cela ne signifie pas pour autant que l’on peut les manipuler à notre guise! C’est plutôt l’inverse : une personne en plein épisode de somnambulisme devient vite très irritable.
Ces épisodes surviennent généralement au cours du premier tiers de la nuit, c’est-à-dire pendant la phase de sommeil profond.
L’enfant (ou l’adulte) ne rêve pas : l’activité du cerveau ressemble alors davantage à celle d’une personne éveillée qu’à celle d’une personne endormie.
Comment réagir? La meilleure chose à faire est de raccompagner votre enfant doucement dans son lit.
Les causes du somnambulisme
Le stress, les tensions, le manque de sommeil et les migraines peuvent être à l’origine des épisodes de somnambulisme, mais également certaines maladies comme le syndrome Gilles de la Tourette.
La consommation de médicaments de la classe des psychotropes, de même que l’alcool et les drogues pour les adultes peuvent aussi être en cause.
Fait à noter : chez 60 % des somnambules, on a signalé d’autres cas de cette maladie du sommeil au sein de la famille proche ou étendue ou alors chez les générations précédentes.
Le somnambulisme est-il dangereux?
Le somnambulisme n'est pas dangereux en soi, mais le fait d’entreprendre des actions ou de faire des mouvements sans en être conscient peut certainement entraîner des dangers.
L’affirmation selon laquelle il est très dangereux de réveiller un somnambule est fausse. En fait, la raison pour laquelle il ne faut pas le réveiller est la suivante : il peut réagir brusquement ou même avoir un comportement agressif envers vous. De plus, en croyant qu’il fait un cauchemar, l’enfant peut s`enfuir, trébucher et se blesser gravement.
Peut-on guérir le somnambulisme?
Le somnambulisme chez les enfants disparaît généralement à la puberté. Pour les cas simples – les somnambules qui ont des épisodes occasionnels –, on peut tenter de supprimer les causes, par exemple en remédiant au manque de sommeil, en réduisant les sources de stress auxquelles est soumis l’enfant et en évitant les exercices violents en soirée.
Pour les enfants qui ont des épisodes de somnambulisme plus fréquents ou des crises, le médecin peut prescrire un médicament qui élimine les phases du sommeil profond. Leur efficacité s’estompe toutefois avec le temps.
Les médecins ont parfois recours à l’hypnose, qui est relativement efficace.