Il paraît important de poser des questions sur le nombre croissant de cas « d’hyperactivité » ou de « déficit d’attention ». Dans notre enfance à nous les parents d'aujourd'hui, il n'y avait pas autant de diagnostics de ce genre! Est-ce qu'on n’en était tout simplement pas conscient ou est-ce une nouvelle épidémie des années 2000?
La cause de cet accroissement du nombre croissant de cas ne semble pas être trouvée et ni même investiguée, mais la solution pour y remédier, elle, l’est : le Ritalin! Au cours des cinq dernières années, le nombre de comprimés prescrits a doublé au Québec. Notre belle province occupe maintenant le premier rang au Canada pour le nombre de prescriptions du méthylphénidate (Ritalin).
Nombreux sont les débats et controverses liés au système scolaire et à son manque de ressources, à la carence d’activités physique chez les enfants, à la hausse dans la consommation de « malbouffe » chez nos jeunes. Si nous comparons avec notre passé d’enfant, nous nous alimentions mieux, nous jouions dehors sans arrêt, les activités physiques à l’école étaient omniprésentes et les classes étaient moins peuplées! C’était également l’époque où les enseignants s’impliquaient auprès des jeunes, les activités parascolaires n’étaient pas l’exception, mais plutôt la norme. De l’activité physique, nous en faisions tous les jours! Doit-on supposer que cette différence contribue à la cause de cette situation alarmante?
L'école offre à peine deux heures d’éducation physique par semaine et pour ce qui est des activités parascolaires, il n’y en a pratiquement aucune, à l’exception de ces professeurs d’éducation physique engagés qui tentent par tous les moyens de promouvoir et d’initier les jeunes aux sports. Pas facile quand on n’a pas tous le support de ses collègues!
Dans ce contexte, il est également pertinent de se questionner sur la présence masculine au sein du corps professoral dont nos garçons auraient certainement besoin. Les enseignants ne sont-ils pas en mesure de donner un style d’éducation adapté aux garçons? Présentement, la présence masculine dans les écoles est une lacune et nous enseignons à tous les enfants avec la même méthode. Cependant, les garçons ont davantage besoin de bouger, de se défouler et d’être actifs. Est-ce possible lorsque l’enseignement est donné presque exclusivement par des femmes? Et pour ce qui est de la récréation, période de jeux pour nos jeunes, elle dure à peine 30 minutes. L’an dernier, dans certaines écoles, il a même été question de couper la période récréative de l’après-midi afin que les élèves terminent plus tôt, soit à 14h30!
Avec cette absence relative d’activités, nous nous voyons dans l’obligation de nous rabattre sur les cours privés que nous pouvons offrir à nos enfants, ainsi que sur les activités offertes dans notre quartier. Mais qu’en est-il des secteurs défavorisés où les activités sont quasi inexistantes et où des familles ne peuvent se permettre d’offrir des cours de ski, de golf ou de karaté à leurs enfants? Est-ce un hasard si l’utilisation du Ritalin est plus élevée dans les milieux défavorisés?
Le Ritalin n’est-il pas la réponse facile à une situation beaucoup plus complexe? Est-ce que nous faisons preuve de compassion, de compréhension et de pro-activité en prescrivant sur le champ et en si grande quantité des « calmants » à nos enfants? Ne devrions-nous pas rechercher plus en profondeur les sources de ce problème grandissant ?
D'après une étude menée par IMS Santé Canada et publiée aujourd'hui dans le magazine Actualité médicale.