Santé

Le TDAH et l’apprentissage

Le TDAH, ou trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, est un trouble d’origine neurologique dont on entend parler de plus en plus souvent depuis quelques années. Mais que sait-on véritablement à son sujet?

Crainte des étiquettes, hantise de la médication, peur du jugement des autres, inquiétudes pour l’avenir de son enfant… le TDAH est souvent relié à de nombreuses appréhensions. C’est pourquoi j’ai décidé de m’entretenir avec Dre Suzanne Pelletier, pédiatre spécialisée dans le domaine, afin de démystifier le tout. Elle-même atteinte d’un TDAH, elle a choisi d’en faire sa spécialité afin d’aider des enfants comme elle à atteindre leur plein potentiel!

Le TDAH est un trouble de santé très courant chez les enfants. On dit qu’un enfant sur vingt en serait diagnostiqué au Canada. Est-ce un phénomène à la hausse ces dernières années ou y a-t-il tout simplement plus de diagnostics posés?

Je dirais qu’on en entend effectivement beaucoup plus parler dans les médias depuis quelque temps, ce qui est une bonne chose, car ça permet d’éduquer les gens et d’éliminer les idées reçues sur le sujet. Évidemment, le TDAH ne date pas d’hier, mais on dispose aujourd’hui d’outils diagnostiques beaucoup plus efficaces qu’auparavant. D’ailleurs, lorsqu’on évalue un enfant, on se retrouve bien souvent à poser un diagnostic sur un ou plusieurs autres membres de la famille également, car l’hérédité est en cause dans 80 % des cas.

Concrètement, c’est quoi un TDAH? Quels en sont les symptômes, les effets sur l’apprentissage?

On parle principalement de difficulté à contrôler ses idées, d’inattention, de désorganisation, de difficulté à compléter des tâches difficiles ou monotones (comme les devoirs), d’une grande tendance à la procrastination, bref d’un problème d’organisation général dans le temps et l’espace. Lorsqu’on ajoute le facteur hyperactivité, on obtient alors une difficulté à contrôler ses gestes et ses émotions, autant positives que négatives, une hypersensibilité, un besoin constant de bouger, d’être dans l’action.

Il faut aussi savoir que le TDAH s’accompagne souvent de troubles supplémentaires comme l’anxiété ou le trouble d’opposition. Il est donc primordial de poser un diagnostic personnalisé afin de bien répondre aux besoins de chacun.

Beaucoup de parents craignent justement de recevoir un diagnostic pour leurs enfants et sont donc réticents à les faire évaluer. Comment faire pour les rassurer?

Le plus important pour les parents, c’est d’aller lire le plus possible sur le sujet afin de comprendre ce que leurs enfants vivent réellement. Un TDAH, ça affecte les personnes atteintes 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et ce, dans toutes les sphères de leur vie. On relie souvent ce trouble à l’école en raison des problèmes d’apprentissage qu’il peut causer, mais il ne faut pas oublier que son impact va bien au-delà du monde scolaire et se ressent tout particulièrement au niveau social. On parle de jeunes qui ont de la difficulté à se faire des amis et qui se sentent bien souvent isolés. Il ne faut donc pas hésiter à aller consulter, car c’est une fois le diagnostic posé que l’on peut trouver des solutions. Et des solutions, il y en a à profusion!

Une fois le diagnostic posé, bien des parents refusent de donner des médicaments à leurs enfants parce qu’ils craignent qu’ils en deviennent dépendants ou que cela soit nocif pour leur santé. Que leur diriez-vous pour les rassurer en ce sens?

Tout d’abord, il ne faut pas croire tout ce qu’on entend à propos de la médication, car il y a beaucoup de désinformation à ce sujet. Bien sûr, comme avec tout traitement, il est possible de ressentir des effets secondaires, mais c’est justement pour cette raison qu’il existe différents types de molécules, afin de pouvoir trouver le traitement le mieux adapté à chaque personne. Il faut persévérer pour arriver à un résultat optimal. Je dis souvent aux parents que la médication pour le TDAH, c’est comme mettre des lunettes : une fois qu’on a le bon ajustement, ça nous facilite drôlement la vie!

Par ailleurs, je tiens à préciser que tout traitement pour le TDAH commence d’abord par la mise en place de divers outils compensatoires et techniques de psychoéducation. Il est possible que cela suffise pour certains patients, et c’est tant mieux. Mais si l’on a besoin de plus, il ne faut surtout pas hésiter. L’important, c’est d’être entouré d’une bonne équipe médicale et de recevoir un traitement personnalisé.

Comment peut-on aider ses enfants à gérer un TDAH? Y a-t-il des trucs concrets que vous pouvez nous donner?

Mettre en place une routine efficace, entretenir une bonne hygiène de vie (alimentation, sommeil, etc.), faire du sport (beaucoup de sport!), développer des stratégies adaptatives et, surtout, valoriser leurs passions, leurs intérêts et leurs bons coups.

Je conseille d’ailleurs à tous les parents de consulter le site attentiondeficit-info.com, qui regorge d’informations, de capsules, de trucs et de conseils; c’est une vraie mine d’or!

Le TDAH au quotidien avec Karine Bougie

Tes fils ont aujourd’hui 14 et 8 ans. À quel âge ont-ils reçu leur diagnostic de TDAH?

Mon garçon le plus vieux a été diagnostiqué vers l’âge de 8 ans. Pour mon plus jeune, nous avions très tôt une bonne idée qu’il l’était lui aussi. Dès l’entrée à la maternelle, les difficultés ont commencé; il a donc été diagnostiqué à 6 ans.

Comment as-tu réagi lors de l’annonce du diagnostic? Ça a été une source de stress supplémentaire ou plutôt une sorte de soulagement pour toi?

Pour nous, c’était bien correct, car nous avions tout essayé pour aider notre garçon à mieux fonctionner. Nous étions donc rendus là. Quand on est bien accompagnés, que l’enfant est bien diagnostiqué, il est plus facile d’apprendre la nouvelle. Quand un enfant est diagnostiqué pour le diabète, par exemple, c’est toute ta vie qui change, mais avec le TDAH, tout continue normalement; il suffit de trouver des trucs en famille.

Certains parents n’aiment pas l’idée de donner des médicaments à leurs enfants. Était-ce aussi ton cas au début? Si oui, qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis?

Comme nous avions tout essayé (tableau récompense, rencontre avec une psychologue), on était rendus à cette étape. Pour reprendre mon exemple de diabète, quand notre enfant doit prendre son insuline pour vivre, on ne se pose pas cette question-là,  alors pour la médication du TDAH, c’est aussi pour sa santé, pour son bien.  Le but de la médication est d’aider notre enfant à se sentir mieux, fier de lui. Il en a besoin comme de tout autre médicament.

Quel est le plus grand défi pour toi au quotidien avec tes garçons?

La concentration! On doit répéter les mêmes choses tous les jours, les mêmes consignes.  À l’école, ils vont bien, mais à la maison, il y a beaucoup de bruit, d’agitation.  Éviter les chicanes est un gros défi!

Quelles techniques as-tu développées avec le temps afin de faciliter l’établissement d’une certaine routine à la maison et dans leur vie en général?

Nous avons un système de planification journalière. Mes garçons ont chacun un tableau de routine quotidienne; ils doivent le suivre et rayer ce qu’il y a de fait (par exemple, déjeuner, s’habiller, se brosser les dents, etc.). Je me lève tôt le matin avec eux pour m’assurer que tout va bien et faire les lunchs. C’est la partie que je peux faire, moi, pour aider mes enfants; la routine est la clé du succès. Ça, et le sport! C’est primordial pour mes garçons de dépenser leur énergie!

Quels conseils donnerais-tu aux parents qui viennent de recevoir un diagnostic de TDAH et qui ne savent pas trop quoi en faire?

Renseignez-vous et prenez ça une journée à la fois. Il faut instaurer une routine et s’y tenir et travailler en équipe entre conjoints. Et dites-vous que votre enfant est en santé; il a juste besoin d’encadrement et d’amour. Respirez un bon coup, ça va bien aller!

Image de Vanessa Maisonneuve-Rocheleau


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