Dans une société comme la nôtre où l’éducation et l’altruisme sont aussi valorisés, les enfants naissent tous avec la chance d’accomplir de grandes choses. Malheureusement, on réalise parfois que même si tous les enfants ont le potentiel de réaliser ces grandes choses, certains font face à un environnement bien plus difficile que d’autres. Aussi frustrante que cette situation puisse l’être, il est important d’en prendre conscience et de chercher des pistes de solution tous ensemble.
Les types de violence
La violence a plusieurs visages. La définition de la violence rapportée dans l’étude menée par l’Institut de la Statistique du Québec en 2012 est très large et vise aussi bien le fait de traiter son enfant de paresseux que l’agression physique sévère.
La violence psychologique inclut le fait de crier, de traiter l’enfant de divers noms (stupide, paresseux, bon à rien, etc.) ou de le menacer d’une fessée sans nécessairement passer à l’acte.
La violence physique mineure comporte certains gestes tels que des tapes sur la main, le bras ou la jambe, secouer un enfant de plus de deux ans et le pincer.
Quant à la violence physique majeure, elle se produit quand un parent secoue un enfant de moins de deux ans. Puis, à tout âge, c’est quand les parents donnent un coup de poing ou de pied, serrent la gorge, frappent avec un objet dur ou donnent une claque au visage, par exemple.
Comment arrive la violence?
Être parent n’est pas toujours simple, tous les parents s’entendent sur ce point. Quand un enfant confronte, se met en danger ou manque de respect à ses parents, il arrive que ces adultes soient pris au dépourvu et n’arrivent pas à trouver la bonne méthode pour rétablir l’ordre dans leur foyer.
En général, les parents ont recours à des méthodes constructives de discipline et optent pour la communication et le retrait de privilèges, mais dans certains cas, les parents réagissent promptement et de manière impulsive, sans penser aux conséquences. C’est dans ces circonstances que la violence pointe le bout de son nez.
Selon l’Institut de la Statistique du Québec, plusieurs facteurs propres aux parents, comme la consommation d’alcool et de drogues et les symptômes de dépression, sont associés à la prévalence de la violence physique mineure et sévère à l’endroit des enfants.
Nous savons aussi que les enfants uniques sont moins susceptibles de vivre de la violence physique que les enfants qui font partie de familles plus nombreuses, et que la proportion de violence mineure est plus élevée dans les familles biparentales.
Quelques chiffres
Dans cette enquête menée par l’Institut de la Statistique du Québec entre les mois de mars et juillet 2012, 5 371 parents qui habitent avec un enfant au moins 40 % du temps ont répondu à des questions qui ont permis de tirer les conclusions suivantes.
Bien que l’on ait constaté une légère diminution des conduites à caractère violent entre 2004 et 2012, pas moins de 80 % des enfants ont subi au moins un épisode d’agression psychologique, en 2012 seulement!
35 % des enfants ont été l’objet de violence physique mineure et cette expérience s’est reproduite plus de trois fois chez 11 % des enfants.
Malgré le fait que la violence physique sévère soit la plus répréhensible de toutes aux yeux de la loi, au moins de 6 % des enfants québécois en subissent.
Un enfant sur quatre est aussi exposé à au moins un épisode d’insultes et d’humiliation entre conjoints dans l’année. L’Institut de la Statistique du Québec ajoute « Ce taux est d’autant plus préoccupant que la très grande majorité des enfants exposés vivent aussi d’autres formes de violence directe à leur endroit, soit sous forme d’agression psychologique répétée (12 % de l’ensemble des enfants âgés de 6 mois à 17 ans) ou d’agression psychologique répétée et de violence physique mineure (10 %). »
Un peu de douceur
Heureusement, il y a aussi de bonnes nouvelles dans cette enquête. Par exemple, la violence physique mineure est en diminution constante depuis une quinzaine d’années. Aussi, les parents sont de moins en moins d’accord avec l’utilisation de punitions corporelles, même si la grande majorité pense encore que les parents du Québec sont trop « mous » avec leurs enfants. Avec un peu de chance, ces chiffres changeront leur perspective.
Nous savons maintenant hors de tout doute que la violence n’est pas la solution. Non seulement la violence est inefficace, mais elle peut être nuisible de plusieurs façons. Elle engendre la colère et mine la relation de confiance entre les parents et leur enfant. Ces comportements lui enseignent aussi que la violence est acceptable et ont des répercussions chez d’autres familles qui utilisent des méthodes de discipline plus douces et qui voient leur enfant devenir une victime collatérale en service de garde ou à l’école.
Changer l’attitude des parents
Il existe de bonnes méthodes de discipline. Mettre un enfant en retrait n’a peut-être pas l’air aussi efficace quand l’enfant continue pendant quelques minutes de faire preuve du comportement agaçant pour lequel il est puni, mais son efficacité a été démontrée. Pourtant, et c’est accablant, encore 23 % des pères et 15 % des mères croient que « certains enfants ont besoin qu’on leur donne des tapes pour apprendre à bien se conduire ».
Non, les parents ne sont pas parfaits, et oui, il arrive d’avoir envie de dire ses quatre vérités à cet enfant qui fatigue un parent déjà épuisé ou qui touche la corde sensible d’un parent en quête de discipline, mais c’est à tous les parents d’apprendre à respirer par le nez et à être la personne mature et réfléchie de cette relation. Si vous sentez que la moutarde vous monte au nez, sortez de la pièce, cherchez de l’aide, demandez à votre conjoint de prendre la relève et respirez, sept fois plutôt qu’une, pour être bien certaine de reprendre le contrôle de vos émotions avant de revenir vers l’enfant.
La patience s’apprend et c’est notre devoir en tant que parents d’en faire preuve, pour le bien de notre enfant, le bonheur de notre famille et la sécurité de celles des autres.