La violence est une mauvaise utilisation du pouvoir et une violation de la confiance. « J’interviens ou pas? Et si je me trompais? Ce n’est pas à moi de me mêler de ça… Cet enfant-là a des parents ».
Pourtant, sans adulte à l’affût des signes de violence, bien des enfants vont vivre en silence le calvaire qui est leur quotidien.
Violence physique
La violence physique est la plus facile à reconnaître parce qu’elle est la plus visible parce que souvent elle laisse des traces. Elle peut être constituée d’un seul événement comme de plusieurs; elle implique l'usage délibéré de la force contre un enfant d'une manière telle qu’il est blessé ou risque de l'être. La violence physique, ce n’est pas seulement agresser avec un objet ou une arme, c’est aussi battre, frapper, secouer, pousser, étouffer, mordre, brûler, donner des coups de pied. Aucune forme de violence physique sur un enfant n’est acceptable, même dans un but de discipline.
Violence psychologique
Insidieuse parce qu’on ne la voit pas, la violence psychologique c’est nuire à l’estime personnelle d’un enfant. Les menaces verbales, l'isolement social, l'intimidation, l'exploitation, ou le fait d'avoir couramment des exigences déraisonnables à son endroit tout comme le fait de le terroriser ou de l'exposer à la violence familiale constituent autant de manières de faire vivre la violence psychologique à un enfant. La violence psychologique est réelle. Un adulte peut mettre des années, voire une vie, à guérir des blessures psychologiques infligées durant l’enfance.
La négligence
La négligence chronique implique de ne pas assurer les besoins de l'enfant pour son développement et son bien-être physique, psychologique et émotionnel. Par exemple, la négligence signifie ne pas assurer à un enfant la nourriture, les vêtements, l'abri, la propreté, les soins médicaux ou la protection dont il a besoin. La négligence émotionnelle comprend le manque d'amour, de sécurité et d'estime de soi chez un enfant. La négligence chronique doit être dénoncée le plus tôt possible parce qu’elle met directement l’enfant en danger.
La violence sexuelle
Caresser, inviter un enfant à toucher ou à être touché sexuellement, les rapports sexuels, le viol, l'inceste, la sodomie, l'exhibitionnisme, ou la participation d'un enfant dans la prostitution et la pornographie sont autant d’actes considérés comme de la violence sexuelle.
Un enfant victime de violence peut l'endurer pendant longtemps avant d'en parler à quiconque. Certaines victimes ne parlent jamais de ce qui leur est arrivé.
L’agresseur
Un agresseur peut utiliser plusieurs tactiques pour avoir accès à un enfant, exercer sur lui un pouvoir et un contrôle, et l'empêcher de parler de la violence qu’il subit à quiconque ou de chercher de l'aide. Un enfant qui est l'objet de violence est habituellement en position de dépendance vis-à-vis de l'agresseur. La violence est une mauvaise utilisation du pouvoir et une violation de la confiance. Les actes de violence peuvent être commis une fois ou ils peuvent se produire de manière répétée et croissante sur une période de plusieurs mois ou même des années. La violence peut changer de forme au fil du temps.
La victime
Un agresseur peut manipuler, soudoyer, forcer ou menacer un enfant pour l'empêcher de parler à quiconque de la violence dont il est victime. Selon son âge et son développement, un enfant peut être incapable de parler de ce qui lui est arrivé ou il peut redouter de ne pas être cru. Il peut être convaincu que la violence est de sa faute et que, s'il en parle à quiconque, il sera être puni. La victime a peur de se voir, ou de voir l'agresseur, retiré de la maison, ou souffrir d'autres conséquences. Il peut avoir honte et vouloir garder secrète la violence (et les problèmes familiaux connexes) afin d'éviter d'être stigmatisé ou de voir son identité sexuelle remise en question.
Fréquence
Comme beaucoup d’actes de violence sous toutes ses formes demeurent cachés durant des années — quand ils ne sont pas carrément gardés secrets la vie entière –, il est difficile de chiffrer la violence. Une vaste étude réalisée en 1998 à travers le Canada a établi que 22 enfants sur 1000 étaient victimes d’une forme de maltraitance.
Forme de violence |
% des enquêtes |
Négligence |
40 % |
Physique |
31 % |
Psychologique |
19 % |
Sexuelle |
10 % |
Conséquences
La violence envers les enfants a des conséquences terribles. Selon sa forme, sa durée et son intensité, elle peut toucher tous les aspects de la vie d'un enfant; elle peut avoir des conséquences qui sont d'ordre psychologique, physique, comportemental, scolaire, sexuel, interpersonnel, de perception de soi ou spirituel.
Les effets de la violence peuvent se manifester tout de suite ou apparaître seulement à l'adolescence ou à l'âge adulte. Ces effets varieront selon la nature de la réaction à la violence, et selon que la violence a été découverte ou signalée. Dans certains cas, les conséquences sont fatales.
Au Canada, les lois sur l'enfance exigent, dans tous les cas de violence soupçonnée envers les enfants, une enquête visant à déterminer si l'enfant a besoin de protection.
Ressources
Toutes les régions disposent d’un minimum de ressources d’aide en cas de violence envers les enfants. En premier lieu, les services de police sont outillés pour intervenir rapidement et ainsi protéger l’enfant de son agresseur. Ensuite, les directions de la protection de la jeunesse (DPJ) ont des bureaux régionaux de même que les Centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC), les Centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS). De plus, de nombreux livres sont disponibles pour orienter vos démarches.
Si vous connaissez un enfant ou un jeune qui est victime de mauvais traitements physiques ou de violence sexuelle, vous devez signaler cette situation sans tarder au directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) de votre région. Ce signalement est confidentiel et peut être fait à toute heure du jour ou de la nuit.