La relation avec la nourriture
Il ne faut pas se le cacher, la plupart d’entre nous ont tendance à associer la nourriture au plaisir. Depuis notre tendre enfance, on célèbre les événements importants avec un buffet de victuailles impressionnant, on se fait récompenser pour nos bons coups à grandes doses de friandises et on ne peut pas s’imaginer regarder un film au cinéma sans le gros sac de popcorn et les chocolats. La nourriture nous apporte donc une sensation de confort familier et de bonheur presque inégalé et facile à combler.
Le problème, c’est lorsqu’on commence à utiliser la nourriture comme récompense systématique à tous nos bons coups, ou encore comme thérapie instantanée à tous nos soucis. Mais pourquoi est-ce si difficile d’arrêter de manger ses émotions?
Le processus émotionnel
Lorsque quelque chose de positif ou négatif nous arrive, nous ressentons toujours des émotions par rapport à ces événements. Lorsque nous nous sentons bien, nous sommes heureux et voulons en profiter alors que lorsque nous allons un peu moins bien, nous essayons de trouver des façons de nous sentir mieux. Ces émotions créent des besoins que nous sommes censées combler à l’aide des stratégies de gestion des émotions que nous avons développées au cours de notre vie. Lorsque nous avons appris à gérer ces émotions avec de la nourriture, on a tendance à empirer la situation puisqu’on se sent impuissant devant nos comportements compulsifs, sans parler des conséquences sur notre santé à long terme qui nous inquiètent.
Ces aliments qui nous réconfortent
Vous avez sûrement remarqué que lorsque vous vous sentez plus vulnérable, vous vous réconfortez assez rarement, voire même jamais, avec des branches de céleri, mais vous avez plutôt tendance à vous jeter bouche grande ouverte sur les aliments salés comme les croustilles ou les aliments sucrés comme le chocolat. Pourquoi? D’abord parce que ça nous semble plus facile de prendre une barre de chocolat que d’éplucher et de couper des carottes, mais aussi parce que ces aliments ont un bon goût et que dans le cas des aliments sucrés, ils trompent notre organisme en nous procurant une fausse impression de bien-être qui nous encourage à répéter l’expérience.
Comment différencier la vraie faim de la faim émotionnelle?
Comme la faim est un besoin physiologique, nous devons manger pour préserver un bon niveau d’énergie et pour être concentrés, la faim réelle se distinguera par des symptômes physiques que vous pourrez facilement remarquer et qui apparaitront en général entre 4 et 6 heures suivant un repas sain et équilibré :
- L’estomac qui gargouille
- Une sensation de vide dans le ventre, parfois accompagnée de petites crampes
- Une baisse d’énergie et/ou de concentration
Si vous n’éprouvez aucun de ces symptômes, mais que vous êtes incapable de résister au pot de crème glacée dans le congélateur, et qu’il vous arrive fréquemment d’avoir des envies obsessives de manger sans ressentir la faim, il est très probable que vous mangiez vos émotions pour combler vos besoins. Mais que pouvez-vous faire pour résister aux tentations constantes?
Régler le problème à la base
Vous le savez bien : le sac de bonbons que vous avez englouti ne vous procurera qu’un soulagement temporaire. Ces émotions ignorées reprendront le dessus et risquent d’être encore plus intenses puisque vous vous sentirez coupable d’avoir cédé à la tentation en plus de ne pas avoir réglé le problème à la base. Il devient donc primordial pour vous d’apprendre à reconnaître et d’accepter ces émotions que vous vivez, mais aussi de développer de nouvelles techniques et stratégies de gestion saines de ces émotions pour remplacer celles qui vous empêchent d’avancer. Si vous pensez que vous ne pourrez pas y arriver seule, nous vous encourageons à consulter votre médecin de famille ou une diététiste pour recevoir de l’aide plus adaptée.
Conseils et trucs pour vous aider à changer vos habitudes
La gestion des émotions ne s’apprend pas du jour au lendemain bien entendu, il s’agit d’un processus qui requiert un certain temps avant de devenir automatique. En attendant, voici quelques petites choses que vous pouvez faire quotidiennement pour vous aider à ne pas retomber dans vos mauvaises habitudes :
- Évitez de manger seule : selon Best Health Magazine, des chercheurs canadiens ont réalisé une étude auprès de personnes à qui ils ont demandé de manger à deux à la table ou de manger seules. Les résultats parlent d’eux-mêmes : ayant pourtant la même quantité de nourriture dans leurs assiettes, les personnes seules ont consommé 30 % plus de nourriture lors du repas suivant que celles qui avaient eu de la compagnie.
- Ne mangez pas n’importe quand : si vous ne sentez pas les symptômes physiques de la faim, ne mangez pas. Vous pourriez mâcher de la gomme pour vous distraire ou vous adonner à une activité qui vous détend.
- Mangez à table : si vous avez tendance à manger assise confortablement sur le sofa en regardant la télévision, ou dans votre voiture entre deux commissions, on vous suggère de modifier ces habitudes. En effet si vous prenez l’habitude de manger un peu partout, votre cerveau risque d’associer ces endroits à la nourriture.
- Soyez à l’écoute de votre faim : si vous avez une vraie faim, n’attendez pas avant de vous rassasier puisqu’on a tous tendance à trop manger quand nous avons une faim excessive. Planifiez donc vos repas, essayez de toujours manger aux mêmes heures et d’avoir une alimentation saine et variée.
- Évitez les tentations : Cela va de soi, c’est beaucoup plus facile de résister à une envie folle de chocolat si nous n’en avons pas dans le garde-manger!
- Faites de l’exercice : Le sport est votre meilleur ami puisque l’effort physique libère des endorphines qui vous procurent un soulagement naturel contre le stress!
Sources : Institut de recherche clinique de Montréal : Document je mange mes émotions, Fondation des maladies du cœur : les aliments réconfortants?