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Réseaux sociaux - et si le gazon n'était pas si vert…

Est-ce que vous vous sentez déprimée après avoir fait dérouler le fil d’actualités de votre page Facebook? Vous n’êtes pas la seule à avoir l’impression que le gazon est toujours plus vert chez les autres.

Alors qu’une telle voyage en amoureuse, l’autre vit un magnifique moment en famille. Sur chacune des photos, les enfants sont souriants, tout comme les parents. Tout le monde est beau, tout le monde est fin, tout le monde est heureux. C’est du moins ce que vous fait croire votre fil d’actualité, qui regorge de soleil et de joie. À côté de ça, votre petite vie vous paraît bien morne, avec votre maison dans le désordre, votre amoureux qui travaille 8 jours sur 7 et votre petit dernier, en plein terrible two.

Facebook déprime

Les réseaux sociaux ont bien entendu du bon : ils permettent d’être plus connecté les uns avec les autres et certaines personnes en crise pourraient y trouver le support et l’aide nécessaire pour s’en sortir. C’est une façon de partager avec sa famille et ses amis des moments importants de sa vie et d’entretenir le contact, malgré la distance. Mais si tout ceci est positif, Facebook peut aussi s’avérer malsain. Lorsque l’individu utilise la fameuse plateforme pour forger son amour propre, par exemple, en se basant entre autres sur le nombre de « j’aime » que ses publications reçoivent, ou lorsqu’il compare sa vie à celle de ses amis virtuels.

Jalousie

Certes, la jalousie n’est pas un sentiment des plus nobles, c’est pourtant ce que 30 % des 600 répondants d’une étude allemande* ont affirmé ressentir après être allés sur Facebook. Le bonheur des uns fait le malheur des autres, veut le dicton, et il semblerait en effet que le fait d’être continuellement exposé aux réussites d’autrui mine le moral de plusieurs. Chez les adolescents, les chercheurs ont remarqué que ce sentiment négatif menait à ce qu’ils appellent « l’autopromotion/jalousie », qui consiste à répondre à l’autopromotion de leurs amis en se mettant encore plus en avant. Cette rivalité, ou véritable course aux « j’ame », peut les entraîner dans un cercle vicieux de surenchère et, bien entendu, de mensonge.

Mensonge

Seulement chez les adolescents, le mensonge? Non : une autre étude, réalisée cette fois en Angleterre auprès de 2000 femmes, a démontré qu’une femme sur 4, au moins une fois par mois, exagérait ou déformait la réalité sur les réseaux sociaux. Par exemple, au lieu de dire qu’elles étaient seules à la maison, elles embellissaient la réalité en affirmant être en vacances dans un endroit exotique, ou encore au travail. En fait, 30 % des femmes ont avoué avoir menti à propos de leurs vacances, et une femme sur 10 avoue mentir plus d’une fois par mois. Lorsqu’on leur a demandé pourquoi, la plupart des femmes ont répondu qu’elles trouvaient leur réalité trop ennuyante. D’autres ont aussi avoué que ces mensonges étaient nourris par un sentiment de jalousie et une volonté d’impressionner la galerie.

Déconnexion

Ce comportement inquiète les psychologues, qui considèrent que, malgré leur volonté d’être plus connectés par l’entremise des réseaux sociaux, les utilisateurs se retrouvent paradoxalement plus isolés. Ils ajoutent aussi que plus une personne tente de faire paraître sa vie parfaite, moins celle-ci se sentira « parfaite ». Le Dr Michael Sinclair, psychologue anglais, abonde dans ce sens : « Nous travaillons extrêmement fort sur l’image virtuelle que nous projetons, en prétendant et essayant d’être toujours heureux, ce qui, au final, est épuisant et non-valorisant. Le fait d’omettre les aspects moins flatteurs de notre vie lors de nos conversations entre “amis” nous fait rater de belles occasions de ressentir de leur part de l’empathie, ce qui, immanquablement, mène à un sentiment de déconnexion avec eux. »

Pas si vert…

Si vous ne voulez pas partager les moments moins rigolos de votre vie, souvenez-vous que vos amis ne le veulent sans doute pas non plus. Cette photo de votre copine et son fils de trois ans, tous deux souriant, a peut-être été prise quelques secondes avant la pire crise de l’histoire! Qui sait? En effet, le gazon n’est pas si vert que ça, chez le voisin : en fait, il est probablement de la même couleur que le vôtre. Il faut donc arrêter de se mettre une pression inutile et être réaliste. Si vos visites sur Facebook et compagnie vous rendent malheureuse, il est temps d’agir.

  • Prenez du recul : la vie des autres n’est pas plus paradisiaque que la vôtre, ce n’est qu’une illusion. Arrêtez donc de vous comparer.
  • Privilégiez les vrais échanges : rien de tel qu’un bon tête-à-tête entre amis (avec un ou deux petits verres de vin) pour se vider le cœur. On se sent tellement mieux après!
  • Identifiez les véritables causes de votre malheur : si vos visites sur Facebook vous dépriment autant, c’est peut-être parce que certains aspects de votre vie ne vous satisfont pas. Au lieu de les terrer pour ne montrer que le beau, parlez-en.
Et les enfants

On estime que cette « déprime Facebook » toucherait davantage les adolescents, puisque, comme le remarque le psychologue Thomas Gaon, « leur ego est plus fragile, la comparaison avec leurs pairs les affecte donc davantage ». Il est donc important de parler avec eux de ces vérités et, par la même occasion, des mensonges promulgués sur les réseaux sociaux. Le bon vieux concours de popularité ne se déroule plus seulement dans la cour d’école : il est aussi bien présent dans les réseaux sociaux et, derrière l’écran d’un ordinateur ou d’un téléphone, les gens trouvent souvent le courage d’être méchants. Regardez la vidéo (en anglais) au bas de cet article : ce sont des adolescents qui lisent des tweets qu’ils ont reçus, c’est assez révélateur de l’ampleur du problème. Soyez à l’écoute de votre enfant et ne minimisez pas l’impact que les réseaux sociaux peuvent avoir sur lui. Vous n’avez qu’à penser à celui qu’ils ont peut-être sur vous!

*« Envy on Facebook », Dr Hanna Krasnova et Peter Buxmann, universités de Humboldt et Darmstadt (Allemagne), janvier 2013

Image de Marie-Eve Bourassa

Autrice, scénariste, rédactrice et chroniqueuse.


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