« Mon centre de table. J’ai de si beaux déjeuners! », tel que publié sur la page Facebook d’Alexandre en 2013.
Moment privilégié
« C’était maintenant ou jamais », explique Alexandre, père de deux enfants. Élevé par une mère à la maison, avec son frère et ses sœurs, Alexandre avait toujours porté un grand respect à ce « métier où il peut être difficile de se sentir valorisé... Ma blonde s’était occupée du plus vieux jusqu’à l’âge de 2 ans et demi. Elle avait un tout nouvel emploi et moi, j’avais envie de vivre ça à mon tour. » Alexandre est donc resté avec sa fille pendant toute une année. « C’était vraiment super – pas toujours facile, c’est vrai –, mais vraiment incroyable de voir ma poulette grandir. La première fois qu’elle a ri, la première fois qu’elle a mangé des bleuets, la première fois… C’est l’âge où les premières fois arrivent les unes après les autres. En restant à la maison à mon tour, j’ai pu assister à tous ces petits instants extraordinaires. Un moment privilégié… presque tous les jours! »
Remise en question
« Rester à la maison et changer des couches, c’est l’occasion rêvée de se remettre en question. Une véritable introspection! », renchérit Gabriel, 38 ans, aussi père de deux enfants. « Veux veux pas, quand vient le moment de retourner travailler, on se demande quels sacrifices on est prêt à faire. Moi, je savais que je ne voulais plus faire des semaines de 70 heures. La carrière, c’est beau, mais mes enfants le sont beaucoup plus! » Alexandre abonde : « Le retour peut être difficile. » C’est sans doute pourquoi de plus en plus de pères sont également prêts à faire des changements importants dans leur horaire et, si nécessaire, dans la nature de leur profession. Un sondage récent mené par Workopolis nous apprenait que 56 % des pères seraient prêts à accepter une réduction de salaire de 10 % s’ils pouvaient passer plus de temps à la maison avec leurs enfants. De plus, les répondants affirmaient être prêts à changer d’emploi pour obtenir des conditions de travail facilitant la conciliation travail-famille.
« Je travaille moins. C’était une de mes conditions pour reprendre mon poste à la firme », raconte encore Gabriel. « Quand ils seront au secondaire, on verra. Mais en attendant, je veux être présent. Si j’avais pas passé trois mois à changer des couches pendant que ma blonde travaillait, je ne suis pas certain que j’en serais là aujourd’hui. »
Des chiffres qui font sourire
Dans le cadre d’un sondage mené par la firme Léger, 72 % des pères interrogés affirmaient être plus présents que ne l’était leur père. 69 % d’entre eux seraient prêts à rester à la maison pour s’occuper des enfants, et 56 % refuseraient l’emploi de leurs rêves, si cela impliquait d’être moins présent pour leur enfant.
On termine sur cette vidéo (en anglais) extraite du film What to expect when you’re expecting (Comment prévoir l'imprévisible) qui met en vedette une bande de papas qui ont une vision originale de la paternité! Juste pour ces extraits qui reviennent quelques fois, le film vaut la peine d’être vu!
Références
- Les pères du Québec – Les soins et l’éducation de leurs jeunes enfants : Évolution et données récentes, Familles et aînés, gouvernement du Québec, juin 2011
- Just Wait Until Your Mother Gets Home, Alex Williams, New York Times, 10 août 2012