Le jeu d’attachement est…
- centré sur l’enfant et contribue à son développement;
- il renforce la connexion parent/enfant et la sécurité affective;
- il suscite souvent le rire tout en facilitant la régulation émotionnelle et la diminution du stress;
- il ne requiert pas d’équipements spéciaux;
- il peut se pratiquer à n’importe quel endroit et n’importe quand;
- il est à la fois diversifié et simple;
- il n’a pas de règles fixes;
- il n’implique pas de compétitivité;
- il est à l’initiative du parent ou de l’enfant.
Nous allons maintenant aborder les 9 formes de jeu d’attachement avec des exemples.
Le jeu libre, non dirigé
Il s’agit de mettre à disposition de l’enfant des objets inspirants comme des cubes, des poupées, des marionnettes, de la pâte à modeler, des habits de déguisement, des figurines et des animaux miniatures, des véhicules, etc, de le laisser prendre l’initiative, inventer, construire ce dont il a envie (et besoin du point de vue psychologique ou émotionnel). Pendant ces séances, l’enfant va exprimer par le jeu ce qu’il a en lui, révélant souvent des besoins, des soucis, des questions et les transformant en scènes de jeu. Le rôle du parent est de garder une attention bienveillante, une écoute empathique, de se prêter aux scénarios proposés et de répondre aux sollicitations de l’enfant sans juger.
Le jeu libre contribue à ce que l’enfant se sente apprécié et en sécurité.
Aletha Solter conseille de réserver au moins une demi-heure de jeu libre par semaine à chaque enfant.
Le jeu symbolique
Le jeu symbolique est la métaphore ou la reproduction d’une expérience traumatisante ou angoissante afin de la verbaliser, de la dépasser et d’en apprendre des leçons. Par exemple, si un chien a mordu ou a fait peur à un enfant, le parent en jouant peut imiter un chien et imaginer un dialogue amusant avec l'enfant.
Dans le cas de disputes dans les fratries, simuler un conflit entre des animaux en peluche ou en plastique permettra de dénouer les différends et de verbaliser les émotions tout en trouvant des solutions qui conviennent à tous dans le réel.
Les jeux de cause et effet
Le jeu de cause et effet est une activité dans laquelle le comportement de l’adulte se répète de façon prévisible, en relation avec le comportement de l’enfant. En le pratiquant, l’enfant gagne en confiance, prend conscience de ses potentialités, développe son empathie et apprend en observant le reflet de ses actes.
Ce jeu commence très tôt, comme lorsque nous imitons les babillages, rires et expressions d’un bébé. Une connexion s’établit tandis que le bébé observe et comprend les effets de son comportement et l’émotion exprimée.
Autre forme de jeu de cause à effet : quand un parent imite la voix d’un jouet que l’enfant tient en main et commente les expériences que l’enfant lui fait vivre. Le jouet tombe : le parent dit « ouille! ». Le jouet mange : le parent dit « hum, j'adore ces haricots verts! Il en reste? ».
Les jeux d’absurdités
Quand un enfant reproduit de manière volontaire une erreur (comme le fait de mettre sa culotte sur sa tête au moment de l’habillage ou de poser des pièces de puzzle n’importe où), il est dans un jeu d’absurdité. Ces jeux sont des soupapes pour libérer les tensions relatives à une expérience similaire plus anxiogène. Exemple : il y a un stress récurrent sur la rapidité de l’habillement le matin ou encore une exigence de « perfection ». Parent, sachons écouter ces messages!
Parmi les autres jeux d’absurdité, retenons la récitation dans le désordre ou en remplaçant des mots par d’autres plus farfelus dans une poésie : cette approche dédramatise l’acte de réciter devant un groupe par exemple (et cela facilite la mémorisation par l'afflux d'émotions agréables).
Idem pour le jeu d’exagération d’une colère : un moyen de réguler celle-ci et d’en comprendre le mécanisme
Les jeux de séparation
« Coucou me voilà » est peut-être le jeu de séparation le plus pratiqué. Il consiste à se cacher sous un chiffon ou derrière nos mains et à apparaitre à visage découvert devant l’enfant en lui disant « coucou ». Via le rire et la surprise, l’enfant comprend qu’une séparation (se cacher) implique de se retrouver (« coucou »).
Attention de ne pas rester caché trop longtemps pour ne pas générer de stress.
Autre jeu de séparation : laisser l’enfant partir en courant pour se cacher et partir à sa recherche en commentant votre exploration : « Je sens que tu es là… », « hum, hum, à qui sont ces pieds sous le rideau? »