
Une mère mieux préparée
Il faut ajouter que les mères se préparent longtemps d’avance à la vie de famille. Tout au long de la grossesse, elles lisent des livres spécialisés et consultent des sites web comme Mamanpourlavie.com et les nombreux blogues qui pullulent sur Internet. À force de s’informer, elles arrivent généralement à l’accouchement avec une longueur d’avance sur le père. Selon M. Lamalice, ces mères deviennent en quelque sorte des spécialistes de la parentalité, ce qui renforce cette hiérarchie de premier parent et de parent d’appoint.
Pour cette raison et pour que les pères puissent rattraper le temps perdu, le Conseil du statut de la femme recommande d’avoir une approche moins médicale et plus sociale dans l’information qui est donnée aux familles. Par le biais du guide Mieux vivre avec son enfant et dans les cours prénataux, le CSF suggère de privilégier les informations parentales, de donner une information plus pratique, pour atteindre une égalité plus concrète au quotidien.
Les entrevues réalisées auprès des familles par le CSF ont confirmé que les pères vivent un aspect « performance » de la parentalité. Ils veulent non seulement être impliqués, mais ils veulent aussi être vus au parc, en promenade et à l’épicerie et reconnus dans leur implication paternelle. Ils ont donc moins envie de participer aux tâches routinières, moins valorisées… et plus cachées! Plutôt que prendre contact avec l’enfant au quotidien, certains ont tendance à se dire des choses comme « je ne donnerai pas le bain, ma femme allaite déjà et elle a déjà ce genre de contact ». Selon Olivier Lamalice, ça vaut la peine de mettre en place des pratiques éducatives qui leur feront comprendre que les enfants représentent plus que ça, que c’est aussi leur responsabilité d’en prendre soin et qu’un partage plus équitable aura du bon pour tout le monde.
Et dans les familles homoparentales, ça se passe comment?
La raison pour laquelle les familles homoparentales n’ont pas été abordées ici est simplement que l’étude concernait les disparités hommes/femmes. Dans les couples non mixtes, cette comparaison ne s’applique pas. Cependant, M. Lamalice a rencontré une famille homoparentale pendant ses entretiens et nous a dit qu’il aimerait éventuellement ajouter ce volet à son étude.
Vous pourrez trouver la recherche, ainsi qu’un document très convivial résumant les principales conclusions de la recherche sur le site Place à l’égalité entre les femmes et les hommes.