Grossesse/Maternité

Les Québécoises enceintes prennent de plus en plus de médicaments

« C’est ce qui ressort des données que nous avons recueillies depuis 2003 auprès de 40 000 femmes qui planifiaient avoir un enfant, qui étaient enceintes ou qui allaitaient », déclare Marie-Pierre Gendron, étudiante à la maitrise en pharmacie à l’UdeM.

Même si l’analyse des données ne se termine qu’en juin prochain, l’étudiante estime la hausse de l’utilisation générale des médicaments à environ trois pour cent en cinq ans. Ces données proviennent du Centre Info-médicaments en allaitement et grossesse (IMAGE) du CHU Sainte-Justine. Ce centre de surveillance reçoit les appels de professionnels de la santé (pharmaciens, médecins et infirmières) ou de femmes enceintes qui se questionnent sur la médication lors de la grossesse et de l’allaitement, et les renseigne sur ce qui est recommandé et sécuritaire. L’information échangée est entrée dans une banque de données : médicament utilisé, âge de la femme, âge gestationnel, habitudes de vie et niveau de scolarité.

Les antidépresseurs remportent la palme du médicament le plus employé. Cela s’explique, selon Anick Bérard, directrice de recherche de Mme Gendron et spécialiste de la médication chez la femme enceinte, par le mode de vie d’aujourd’hui, plus stressant, et par un meilleur diagnostic de la dépression durant la grossesse. Près de 18 % des appels reçus au Centre IMAGE concernent des demandes de renseignements sur les antidépresseurs. Après ceux-ci viennent les médicaments relatifs au système gastro-intestinal, les anti-inflammatoires et les antihistaminiques.

Prendre le comprimé?

Même si une étude du Centre IMAGE a déjà démontré qu’une grande proportion de femmes continuent de prendre des médicaments lorsqu’elles tombent enceintes, un bon nombre d’entre elles suspendent leur traitement parce qu’elles craignent de nuire à la santé du bébé. « Dans la plupart des cas, elles devraient poursuivre leur traitement », note Mme Gendron.

C’est la situation que vit Véronique, 24 ans, enceinte de 18 semaines. « J’ai déjà eu quelques épisodes de dépression. J’ai arrêté de prendre mes médicaments avant de tomber enceinte, convaincue que le bonheur d’avoir un enfant me protègerait contre la déprime. Mais ce n’est pas du tout ce qui se passe », réalise-t-elle. Elle ne sait pas encore si elle reprendra des antidépresseurs, car elle est inquiète des risques pour son bébé. « De très nombreuses femmes auxquelles sont prescrits des médicaments contre l’asthme cessent leur médication quand elles deviennent enceintes; toutefois, elles ne se rendent pas compte qu’un asthme non contrôlé peut provoquer de l’asthme chez l’enfant plus tard, rapporte Anick Bérard. C’est la même chose pour la dépression non traitée. La dépression n’est pas associée à un risque de malformation congénitale. L’alcoolisme, le tabagisme ou une mauvaise alimentation vont davantage affecter le bébé dans sa croissance. » « Très peu de médicaments sur le marché étaient associés à des malformations chez le fœtus à ce jour », souligne Marie-Pierre Gendron.

Mieux comprendre le médicament

L’âge moyen de la procréation est de plus en plus élevé. « À présent, les femmes ont des enfants jusqu’à 45 ans, affirme Mme Bérard, également titulaire de la Chaire Médicament, grossesse et allaitement de la Faculté de pharmacie de l’UdeM. Elles ont parfois un diabète de type 2 ou sont sous antihypertenseurs et consomment des médicaments en conséquence. On ne voyait presque pas ce genre de situations auparavant, mais des cas semblables vont certainement se multiplier », dit-elle.

D’autres facteurs pourraient aussi expliquer la hausse de l’utilisation des médicaments. « Après l’analyse des résultats, on pourra déterminer si les habitudes de vie telle que la consommation de drogue, d’alcool ou de tabac peuvent avoir une influence sur la prise de médicaments », mentionne Mme Gendron.

Quelle est l’importance d’avoir un tableau des tendances et des fréquences de consommation de médicaments? « Observer qu’un médicament est de plus en plus prescrit pourrait servir de signal d’alarme quant à un problème de santé et l’on pourra réagir en conséquence en allouant plus de ressources humaines ou financières à ce secteur par exemple », indique l’étudiante. En plus de fournir des données sur l’utilisation des médicaments chez la maman québécoise, l’étude de Marie-Pierre Gendron pourra constituer un point de départ pour des travaux plus approfondis sur la santé de la mère et l’enfant.

Texte provenant de l’Université de Montréal, Forum, par Annie Labrecque, volume 41 - numéro 20 - 12 février 2007

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