La fertilité à 40 ans… l’horloge biologique qui sonne
Depuis plusieurs années déjà, nous remarquons une baisse de fertilité autant chez les femmes que chez les hommes, et ce, chez tous les groupes d’âge. Devenir enceinte n’est donc pas si évident pour un nombre croissant de couples. À cela, il faut ajouter que la fertilité diminue avec l’âge. Chez la femme, elle est à son maximum vers 20 ans et commence à diminuer vers 30 ans. À partir de 35 ans, la fertilité diminue radicalement d’année en année. Ainsi, à chaque cycle, si une femme de 25 ans a 1 chance sur 4 de concevoir un enfant, les probabilités chutent à 1 sur 8 à 35 ans et seulement 1 sur 12 après 40 ans. Quant à l’homme, bien qu’il soit potentiellement fertile toute sa vie, il l’est tout de même de moins en moins avec les années.
Le plus grand danger de tenter une grossesse tardive est donc… de ne pas réussir à concevoir! Comme vu ci-haut, la fertilité étant en chute libre à 40 ans, on estime à 35 % le nombre de femmes qui réussiront réellement à devenir mères à cet âge. Compte tenu de ce fait, il vaut mieux s’y prendre quelques années plus tôt, si possible. Si toutefois vous tentez de concevoir à cet âge, il est important de mettre toutes les chances de votre côté pour concevoir le plus rapidement possible. En premier lieu, il est important de faire attention à son hygiène de vie. L’alimentation, l’exercice physique, l’exposition à la pollution, la fatigue, le tabagisme, la consommation d’alcool et autres sont des facteurs influençant notablement la fertilité ainsi que la santé du fœtus.
Dans un deuxième temps, il est primordial de rapidement faire le test sympto-thermique afin d’identifier les jours de fertilité maximale. Le test sympto-thermique consiste à inscrire sur un graphique sa température basale, les caractéristiques de la glaire cervicale et du col utérin afin de cibler le moment de l’ovulation et, par le fait même, les jours potentiellement fertiles. Le test sympto-thermique permet également de cerner d’éventuels problèmes de fertilité. Ainsi, si au bout de trois (3) mois d’essais vous n’êtes toujours pas enceinte, vos graphiques seront d’une aide inestimable pour votre médecin et accéléreront le processus de prise en charge si nécessaire.
Cette diminution de la fertilité amène beaucoup de couples désirant concevoir aux cliniques de procréation assistée. Ces interventions sont malheureusement coûteuses, éthiquement douteuses et sont loin de mener nécessairement à une grossesse à terme. Les échecs sont en effet nombreux et douloureux pour les couples qui voient leur rêve s’envoler. Toutefois, plusieurs couples réussissent bel et bien à concevoir, et ce, naturellement ou avec l’aide de la technologie.
Y a-t-il des avantages à avoir un enfant après 40 ans?
Certainement! Bien que tout ceci soit relatif, les couples sont généralement plus stables vers cet âge, en plus de jouir d’un statut socio-économique plus élevé. Il y a donc moins de stress associé à l’achat d’une première maison ou à la précarité d’un emploi par exemple. Les mères sont également souvent plus « sages », c’est-à-dire qu’elles font davantage attention à leur alimentation et leur mode de vie en général. Elles sont aussi plus épanouies et plus affirmées, ce qui leur permet de savoir ce qu’elles souhaitent comme suivi de grossesse et comme accouchement. Les futurs parents sont aussi généralement mieux informés et ont eu l’occasion de voir des bébés dans leur entourage et ainsi, d’avoir des attentes plus réalistes.
Pour beaucoup de couples, ces grossesses tardives arrivent comme un miracle et sont donc fortement appréciées. Donc, le bébé arrive souvent dans un contexte où les parents sont on ne peut plus prêts à l’accueillir. Et autre petit avantage, les vergetures de grossesses sont rarissimes à cet âge…
Mais tout n’est pas rose…
Il est intéressant de mentionner que le risque de grossesse multiple augmente avec l’âge. Ceci s’explique en partie par le fait que les femmes ont davantage recours à la stimulation ovarienne ou la fécondation in vitro. Mais même pour les conceptions naturelles, ce risque est deux (2) fois plus élevé! Bien que l’annonce d’une grossesse multiple soit source de joie pour bien des couples, il n’en demeure pas moins qu’une grossesse gémellaire comporte beaucoup plus de risques à tous les niveaux, comme des naissances prématurées ou par césarienne.
De plus, autre fait important, le risque de fausse couche augmente avec l’âge. Entre 35 et 39 ans, ce risque est de 18 %, contre 34 % à 40 ans, et 53 % à 45 ans! Les femmes de 40 ans sont souvent beaucoup plus fatiguées et ont davantage de malaises de grossesse comme des maux de dos, de l’insomnie ou de la rétention d’eau. Elles ont aussi plus de problèmes de santé comme de l’hypertension, du diabète gestationnel, des décollements placentaires ou des fibromes.
Et comment ne pas parler du risque de trisomie 21? Comme tout le monde sait, le risque que le bébé soit atteint de cette forme de trisomie augmente avec l’âge, étant de 1 pour 1250 naissances à 25 ans, de 1 pour 110 à 40 ans et de 1 pour 30 à 45 ans. Mais ceci est aussi vrai pour d’autres anomalies congénitales et malformations fœtales. Cette réalité amène donc son lot de tests de dépistages et de décisions, parfois déchirantes.
Toutefois, les différences les plus marquées apparaissent au moment de l’accouchement. En effet, les risques de complications de tous genres aussi augmentent : césariennes, présentation du bébé en siège, hémorragies postpartum, utilisation de syntocinon (ocytocine), etc. Dans la même veine, les risques pour le bébé sont aussi accrus. Ici, on parle de prématurité, de bébés de faible poids et d’un plus grand risque de mort périnatale.
Toutes ces données sont certes inquiétantes, mais il faut relativiser. Les multiples complications demeurent rares et un bon suivi de grossesse et surtout une bonne hygiène de vie avant la conception et pendant la grossesse contribuent à diminuer ces risques. Et surtout, les joies d’être parent surpassent certainement bien des difficultés!
Par Nicole Pino