Une nouvelle étude publiée dans le Journal d’obstétrique et gynécologie du Canada (JOGC) a révélé que le fait de prendre des suppléments multivitaminiques fortifiés à l’acide folique pendant la période prénatale permet de réduire les risques d’apparition d’un grand nombre d’anomalies congénitales graves chez l’enfant, dont des anomalies du système cardiovasculaire et des membres, la fente palatine, la fente orale, l’hydrocéphalie congénitale et des anomalies du tractus urinaire. « De toute évidence, ces renseignements sont très importants pour toute femme cherchant à donner toutes les chances possibles à son bébé de naître en santé », affirme le Dr Gideon Koren, chercheur principal de l’étude et directeur du programme Motherisk au Hospital for Sick Children de Toronto. « Lorsque l’on considère qu’un enfant sur 33 au Canada naît avec une anomalie congénitale grave, on comprend pourquoi des données de ce genre peuvent faire une différence énorme dans la vie de bien des gens. »
L’étude, intitulée « Prenatal Multivitamin Supplementation and Rates of Congenital Anomalies: a Meta Analysis », s’est penchée sur des données provenant de 41 autres ouvrages de recherche, portant sur les effets de la supplémentation en multivitamines avant la conception et pendant le premier trimestre. Cette étude est le premier examen systématique de données établissant un lien entre les suppléments multivitaminiques et la réduction des risques d’anomalie congénitale (autres que les anomalies du tube neural). Elle n’a toutefois pas trouvé de liens entre la prise de suppléments multivitaminiques et la prévention du syndrome de Down, de la sténose du pylore, de la cryptorchidie ou de l’hypospadias.
En Amérique du Nord, en 2005, environ 150 000 bébés sont nés avec des anomalies congénitales1. Les coûts associés aux anomalies congénitales sont très onéreux, sans compter les conséquences graves sur le plan de la santé et de la société découlant des soins devant être prodigués aux personnes atteintes de ces maladies. Bon nombre des anomalies congénitales sont attribuables à des facteurs génétiques, héréditaires ou environnementaux; mais dans 40 % à 60 % des cas, leur cause est inconnue. « Nous savons, depuis une dizaine d’années, que le fait de prendre de l’acide folique avant et pendant la grossesse peut aider à prévenir les anomalies du tube neural. Mais, globalement, il nous reste encore beaucoup à apprendre sur les causes des anomalies congénitales et sur les façons de les prévenir », indique le Dr Donald Davis, président de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC). « Cette étude comble un vide, en ce sens que nous pouvons désormais offrir aux femmes des conseils plus concrets quant à la prévention de ces anomalies. »
L’étude susmentionnée portait sur les suppléments multivitaminiques contenant de l’acide folique en général. Il faut maintenant effectuer des recherches additionnelles afin de déterminer les effets protecteurs attribuables aux différents suppléments, ainsi que la mesure dans laquelle les effets protecteurs sont attribuables à l’acide folique. L’un des secteurs pouvant être influencés par les résultats de l’étude est le programme de supplémentation alimentaire canadien. Depuis 1998, le Canada exige que certains aliments, comme la farine et le pain, soient enrichis à l’acide folique afin de prévenir les anomalies congénitales du tube neural. Des données de recherche additionnelles montrant que d’autres suppléments sont en mesure de prévenir les anomalies congénitales pourraient influer sur les décisions à venir quant aux exigences en matière de supplémentation.