Le risque en vaut-il la peine? Voici des renseignements qui vous aideront à prendre une décision.
Qu’est-ce que c’est?
Cet examen consiste à retirer une petite quantité de liquide du sac amniotique (l’équivalent de quelques cuillerées à thé) à l’aide d’une fine aiguille fine insérée dans la peau du ventre de la mère. Un appareil d'échographie est utilisé pour déterminer la position exacte du fœtus avant d’insérer l’aiguille.
Pourquoi?
Il est utilisé pour tenter de détecter une partie (seulement) des anomalies possibles du fœtus (dont la trisomie) et pour révéler des données sur le code génétique des bébés. Il sert aussi à déterminer la maturité du fœtus, à préciser son sexe et à évaluer son état de santé général. L'examen est surtout recommandé chez les femmes de 35 ans et plus et chez celles présentant des risques particuliers au cours de leur grossesse.
Quand?
Il faut généralement attendre la 16e semaine de grossesse avant d'effectuer cet examen, mais il peut être réalisé aussi tôt que la 13e semaine.
Comment?
L'examen peut se dérouler au bureau du médecin ou au département de radiologie d’un hôpital. Plusieurs cliniques privées offrent aussi ce test diagnostic. Vous devrez signer un formulaire de consentement qui vous informe des risques et de votre acceptation de ceux-ci.
- Vous vous allongez sur le dos.
- On nettoie la peau à l'aide d'un antiseptique.
- Une aiguille très fine est insérée dans la peau pour retirer une petite quantité de liquide amniotique.
- Une fois l'aiguille retirée, un petit pansement est placé sur la peau.
- Le liquide prélevé est ensuite envoyé au laboratoire pour analyse.
- Le cœur du fœtus est surveillé à l'aide d'un moniteur durant le test.
- Il faut prévoir 30 à 60 minutes pour cet examen.
- Il n'y a pas de restriction alimentaire à respecter avant cet examen, ni de liquide à boire comme pour une échographie.
- Vous devez éviter tout effort ardu pendant environ 24 heures.
Complications possibles
Les complications sont rares, mais elles peuvent inclure une infection, des saignements, une blessure du fœtus ou du placenta, un travail prématuré et même un avortement spontané. À la suite de cet examen, si vous avez des crampes abdominales, des frissons ou de la fièvre, des saignements ou des pertes vaginales, ou si vous constatez une différence dans l'activité du bébé (augmentation ou diminution), contactez votre médecin immédiatement.
Risques
L'incidence de la trisomie 21 varie en fonction de l'âge de la mère. Malgré l’incidence qui croît avec l’âge de la mère, 70 à 80 % des naissances de trisomie 21 surviennent chez des mères de moins de 35 ans qui n'ont pas eu accès à une amniocentèse.
Les risques de perdre un bébé en subissant ce test sont d'environ 1 sur 200. Chez les femmes de moins de 35 ans, les probabilités d'avoir un fœtus avec des anomalies génétiques sont aussi d'environ 1 sur 200, donc ici le risque est égal à la probabilité de complication.
À l’âge de 35 ans, le risque que la mère soit porteuse d’un enfant atteint de la trisomie 21 est environ de 1/250, mais le risque que l’enfant soit porteur de toute anomalie chromosomique confondue est environ de 1/125.
À l’âge de 40 ans, le risque est d’environ de 1/160 pour la trisomie 21 et de 1/66 pour toutes les anomalies chromosomiques réunies.
À l’âge de 45 ans, le risque que l’enfant soit porteur d’une trisomie 21 est environ de 1/20 et qu’il soit porteur d’une anomalie chromosomique quelconque est environ de 1/12.
Notez bien que ces chiffres sont uniquement fournis à titre d'exemple et que votre médecin sera plus habilité à vous renseigner en fonction de votre âge, de vos antécédents, de votre santé, etc.
Alternatives
Les femmes enceintes peuvent subir vers la 12e semaine de grossesse deux tests de dépistage non invasifs qui informent de l'importance du risque qu'elles courent de donner naissance à un enfant anormal. L'un de ces tests vise à évaluer par échographie l'épaisseur de la nuque du fœtus (la clarté nucale) et, le second, par le biais d'une prise de sang chez la mère, mesure des hormones produites par le placenta. Combinées à diverses autres données comme l'âge de la mère et le stade de la grossesse, les valeurs obtenues à ces deux tests permettent de déterminer le risque d'anomalie du fœtus. Si le risque est élevé, on peut décider de subir une amniocentèse.
Notez que seule l'amniocentèse a un rôle de diagnostic, les autres tests servant uniquement à mesurer le risque de maladies et non les maladies elles-mêmes.
À savoir aussi
- Il faut prévoir au moins 3 semaines avant d'avoir tous les résultats.
- Certains hôpitaux ont une liste d’attente si longue que le délai pour passer une amniocentèse est alors dépassé.
- Plusieurs cliniques privées offrent ce test pour un prix qui varie de 300 $ à 700 $ selon les options retenues. Certaines assurances collectives remboursent le prix du test, enseignez-vous auprès de votre assureur.
Sources : Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, ministère de la Santé et des Services sociaux et Forum, Université de Montréal, 2002.