Cette apparente contradiction s'explique par le fait qu'il y avait, en 2009, davantage de femmes en âge d'avoir des enfants. Les données de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), rendues publiques le 6 avril 2010, indiquent qu'il y a eu 88 600 naissances au Québec en 2009, soit une augmentation de 1 % par rapport aux 87 600 de 2008.
Pendant ce temps, toutefois, l'indice de fécondité est demeuré stable à 1,73 enfant par femme, ce qui demeure encore bien en deçà du seuil de remplacement, explique Chantal Girard, démographe à l'ISQ. « Le seuil de remplacement, c'est 2 ou 2,1 enfants par femme, indique la démographe. Autrement dit, chaque couple se remplace par deux nouvelles personnes. Par contre, lorsqu'on tient compte à la fois de la fécondité, de la mortalité et des mouvements migratoires, pour la première fois depuis très longtemps, nos projections ne font plus état d'un déclin éventuel de la population du Québec, mais bien d'une augmentation. »
Ainsi, précise-t-elle, la population québécoise continuera de s'accroître au cours des prochaines décennies. « Contrairement à ce que bien des gens pensent, la population du Québec ne diminue pas, elle augmente. Elle augmente moins vite que celle de nos voisins, mais elle augmente quand même. Elle va augmenter de plus en plus lentement, pour éventuellement se stabiliser, si la tendance se maintient, autour de 9 millions ou un peu plus de 9 millions de personnes. Actuellement, nous sommes à 7,8 millions environ et nous pourrions nous stabiliser autour de 9 millions dans une trentaine ou une quarantaine d'années. »
Plus d'enfants en milieu rural
Par ailleurs, les données de 2009 démontrent que les femmes font moins d'enfants en milieu urbain qu'en milieu rural. Ainsi, l'an dernier, les régions de Montréal et Québec affichaient le plus faible indice de fécondité, à 1,6 enfant par femme, alors que cet indice atteignait deux enfants par femme en Abitibi-Témiscamingue.
Cette région vient cependant au deuxième rang, le Nord-du-Québec occupant une place à part avec un indice de fécondité de 2,9 enfants par femme qui s'explique en grande partie par une concentration beaucoup plus élevée de citoyens autochtones, chez qui l'indice de fécondité est traditionnellement plus élevé.
Toutefois, c'est la région de Montréal qui a connu la plus importante variation à la hausse de cet indice, qui est passé de 1,58 à 1,62 enfant par femme entre 2008 et 2009. La plus forte baisse a été enregistrée sur la Côte-Nord, où l'indice a reculé de 1,99 à 1,89 enfant par femme.
L'âge moyen de la maternité, en augmentation constante depuis plusieurs années, atteint 29,8 ans, et l'âge moyen de la mère à son premier accouchement est de 28 ans.