Pour la première fois depuis 1976, le taux de fécondité des Québécoises dépasse 1,7 enfant par femme.
Selon les données publiées par l'Institut de la statistique du Québec, 87 600 naissances ont été dénombrées au Québec en 2008. Il s'agit d'une augmentation de 4 % comparativement à 2007, où 84 200 nouveaux Québécois avaient vu le jour.
L'indice de fécondité des Québécoises, qui était de 1,68 en 2007, atteint ainsi 1,74 enfant par femme en 2008.
« Il s'agit de la sixième hausse consécutive, explique Chantal Girard, démographe à l'Institut de la statistique du Québec. De 2003 à 2005, les augmentations étaient plus petites. Mais depuis 2006, on vit de grandes augmentations allant jusqu'à 7 % par année. »
Dans les régions de la Côte-Nord, de l'Abitibi-Témiscamingue, de Chaudière-Appalaches et de Lanaudière, l'indice de fécondité atteint presque les deux enfants par femme en 2008. Les régions de Montréal et de la Capitale-Nationale affichent des indices plus faibles avec 1,6 enfant par femme.
Lors du baby-boom des années 1946 à 1966, 145 000 naissances étaient enregistrées par année. « Avec 87 600 naissances, on vit une bonne augmentation puisqu'il n'y avait qu'environ 72 000 naissances autour de l'année 2000 », soutient la démographe. Elle ajoute toutefois qu'on est encore bien loin des chiffres du baby-boom de l'après-guerre. Elle rappelle également que le Québec se situe, depuis 1970, sous le seuil de remplacement des générations, c'est-à-dire avec un taux de fécondité inférieur à 2,1 enfants par femme.
Bien qu'il demeure difficile de cerner les raisons qui poussent les femmes à avoir plus d'enfants, certaines tendances se démarquent. « On sait qu'une bonne partie de l'augmentation du nombre de naissances des dernières années est liée aux femmes de plus de 30 ans, qui font une sorte de « rattrapage ». Les enfants qu'elles n'ont pas eus dans la vingtaine, elles sont en train de les avoir dans la trentaine », constate Mme Girard. « En parallèle, on observe une petite augmentation chez les femmes entre 24 et 28 ans, un groupe d'âge qui n'avait pas vu son taux de fécondité croître depuis le début des années 1990 », poursuit-elle.
Selon d'autres données dévoilées par l'Institut de la statistique du Québec, on apprend que 63 % des nouvelles mamans ne sont pas mariées. Cette proportion dépasse le seuil des 85 % dans les régions de la Côte-Nord et de la Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine. Elle n'est toutefois que de 40 % à Montréal et à Laval.
Parmi les naissances enregistrées en 2008, 45 % des bébés sont des premiers-nés, 36 % sont les deuxièmes de leur famille, 13 % sont les troisièmes et 6 % sont les quatrièmes. Enfin, un peu plus du quart des nouveau-nés ont au moins un parent né à l'extérieur du Canada.