La consommation abusive de vitamines pourrait être néfaste pour les femmes enceintes. C'est la conclusion d'une étude publiée récemment dans la revue scientifique Journal of Obstetrics and Gynecology Research, menée par le professeur Aziz Aris, de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke.
Les recherches du professeur Aris du Département d'obstétrique-gynécologie démontrent que le surplus de vitamines C et E favoriserait la naissance de bébés de petit poids. Certains chercheurs pensaient autrefois que la prise de fortes doses de vitamines C et E, de réputés antioxydants, pourraient prévenir la pré-éclampsie, une hypertension artérielle survenant chez les femmes enceintes. Cette prévention cause un problème d'autant plus grand.
Le professeur Aris, un membre de l'axe mère-enfant du Centre de recherche clinique Étienne-Lebel du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS), a établi que l'ajout de fortes doses de vitamines C et E produit des substances chimiques et toxiques pour le placenta. Puisque ce dernier est le contrôleur unique de tous les échanges entre la mère et le fœtus, son altération se répercute inévitablement sur le développement et la santé du fœtus.
Nullement contre la prise de suppléments vitaminiques par les femmes enceintes, le professeur Aris veut surtout informer les femmes du danger de consommer trop de vitamines, particulièrement les vitamines C et E. Il est faux de prétendre que « les vitamines ne peuvent faire de mal, peu importe la quantité que l'on consomme et que le surplus sera éliminé ».
Le chercheur constate que les vitamines en général, et la vitamine C en particulier, sont partout dans notre alimentation et que certains jus fournissent jusqu'à 160 pour cent des besoins quotidiens. Chercheur boursier du Fonds de la recherche en santé du Québec, le professeur Aris suggère aux femmes enceintes de ne pas consommer d'autres suppléments vitaminiques que ceux conçus pour elles et de boire des jus qui ne contiennent pas d'additifs.