Après avoir connu une progression assez importante entre l’année 2000 (où on a assisté à 72 010 naissances) et 2009 (avec 88 891 bébés), depuis quelques années déjà, le nombre des naissances au Québec a repris le chemin inverse. En 2014, il s’établissait à 87 700 et en 2015, ce sont 86 800 naissances qui ont été déclarées aux autorités, une diminution d’environ 1 % par rapport à 2014.
Au cours des dernières décennies, le nombre de naissances a en effet évolué par vagues. On note des pointes en 1990 et en 1979; le nombre de naissances frôlait alors les 100 000 par année. Cependant, le sommet historique a été enregistré en 1959, au cœur du baby-boom, alors que 144 500 enfants sont nés – deux fois plus que le nombre de naissances de l’année 2000!
Garçons et filles
Comme c’est le cas chaque année, il est né en 2015 un peu plus de garçons (44 500) que de filles (42 300). Le rapport de masculinité à la naissance est donc d’environ 105 garçons pour 100 filles.
Combien d’enfants par femme?
Selon les données provisoires de l’année 2015 rapportées par l’Institut de la statistique, l’indice synthétique de fécondité* s’établit à 1,60 enfant par femme, ce qui représente un recul pour une sixième année consécutive. Cette diminution survient après une période d’augmentation, alors que l’indice était à 1,73 enfant par femme en 2008 et en 2009.
Même si le nombre de naissances a diminué, le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants, lui, a augmenté au cours de la même période.
Le rang des enfants
La répartition des naissances selon le rang est demeurée stable par rapport à 2014 : en 2015, 44 % des bébés sont des premiers nés, 36 % sont de rang 2 et 20 % sont considérés comme des naissances de rang élevé (3 ou plus). Quant à la proportion de naissances multiples (jumeaux, triplés, etc.), elle est également assez stable à 3,0 %.
L’âge de la mère
En 2015, l’âge moyen de la maternité s’est établi à 30,5 ans, alors que l’âge moyen de la femme était de 29,0 ans à la naissance de leur premier enfant, de 31 ans à la naissance de leur deuxième enfant et de 32,4 ans à la naissance du troisième. On se souvient qu’en 1976, il était à 27,3 ans.
Ce qu’il est particulièrement intéressant de noter dans ces statistiques, c’est que la fécondité des femmes de 30 à 34 ans a surpassé celle des femmes de 25 à 29 ans pour la première fois en 2013 au Québec et elle demeure légèrement supérieure depuis. De fait, chez les 30 à 34 ans, 108 femmes sur mille ont eu un bébé en 2015, comparativement à 103 femmes sur mille chez les 25 à 29 ans! De plus, en 2015, les femmes de 35 à 39 ans présentent un taux de fécondité de 52 pour mille. Ce taux surpasse celui des femmes de 20 à 24 ans dont le taux de fécondité se situe à 39 pour mille en 2015.
Femmes sans enfant
La proportion de femmes qui n’ont pas d’enfant a diminué significativement au cours des dernières années. Alors qu’elle était de 24 % dans les générations nées au milieu des années 1950, elle serait maintenant de 16 % à 18 % chez les femmes nées dans la première moitié des années 1970. Le nombre d’interruptions volontaires de grossesse est estimé à 25 100 en 2014. On note une tendance à la baisse depuis le sommet de près de 29 500 enregistré en 2004.
Naissance hors mariage
Si les taux de mariage sont assez stables au Québec (22 410 en 2014), près de deux bébés sur trois sont pourtant nés hors mariage.
La proportion de naissances issues de parents québécois non mariés est donc de 63 %. Cette part a dépassé 60 % en 2006 et est supérieure à 50 % depuis 1995. En réalité, depuis 1991 déjà, plus de la moitié des premiers-nés sont issus de parents non mariés; cette proportion atteint 69 % en 2013. Des enfants de rang 2, 62 % sont nés hors mariage, tout comme 53 % des enfants de rang 3 et 49 % des enfants de rang 4 et plus.
À titre comparatif, en 2012, la proportion de naissances hors mariage était de 67 % en Islande, de 56 % en France, de 55 % en Norvège et en Suède, de 51 % au Danemark, de 48 % au Royaume-Uni, de 41 % aux États-Unis, de 35 % en Allemagne et en Australie et de 20 % en Suisse, selon Eurostat, INSEE, NCHS et ABS.
Pas de déclin de la population du Québec
Bref, selon la nouvelle édition des perspectives démographiques du Québec, on estime que la population québécoise devrait croître de 8 à 9 millions entre 2011 et 2027, pour atteindre 10 millions vers 2061. Si les tendances récentes se maintiennent, le Québec ne connaitrait donc pas de déclin de sa population totale. Cette croissance devrait cependant ralentir, dans un contexte de vieillissement démographique toujours plus accentué. Quant à lui, l’accroissement naturel devrait diminuer graduellement, et pourrait même devenir négatif. La migration internationale assurerait alors à elle seule la croissance démographique.
*Selon Statistique Canada, l’indice synthétique de fécondité réfère au nombre d’enfants qu’aurait hypothétiquement une femme au cours de sa vie reproductive si elle connaissait les taux de fécondité par âge observés au cours d’une année civile donnée.
Source : Institut de la statistique du Québec