Après avoir connu une progression assez importante entre l’année 2000 (où on assiste à 72 010 naissances) et 2009 (88 891), depuis quelques années, le nombre des naissances au Québec est stable. On établit en effet ce nombre à 88 600 en 2013, alors qu’il était de 88 700 en 2012 et 88 618 en 2011.
Au cours des dernières décennies, le nombre de naissances a en effet évolué par vagues. On note des pointes en 1990 et en 1979; le nombre de naissances frôlait alors les 100 000 par année. Cependant, le sommet historique a été enregistré en 1959, au cœur du baby-boom, alors que 144 500 enfants sont nés – deux fois plus que le nombre de naissances de l’année 2000!
Combien d’enfants?
En 2013, l’indice synthétique de fécondité* est estimé à 1,65 enfant par femme. Il poursuit donc une légère baisse, après avoir progressé de 1,45 enfant par femme en 2000 à 1,73 en 2008 et 2009. L’augmentation du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants explique cette tendance, puisque le nombre des naissances, lui, est demeuré stable.
Le rang des enfants
Parmi les nouveau-nés de 2013, 39 400 étaient des premiers-nés, 31 400 étaient le second enfant de leur mère, 12 500 étaient de rang 3 et 5 400 étaient de rang 4 ou plus. On aperçoit donc, entre 2012 et 2013, une baisse de la fécondité associée aux rangs 1 et 2, mais une légère hausse de celle de rang 3.
L’âge de la mère
De plus, l’âge moyen des mères à la naissance d’un premier enfant est de 28,7 ans. Il est de 30,9 ans à la naissance d’un deuxième enfant et de 32,4 ans à la naissance d’un troisième. L’âge moyen à la maternité, tous rangs confondus, est donc de 30,3 ans.
De plus en plus tard
On assiste à une tendance des femmes à avoir leurs enfants de plus en plus tardivement. Ainsi, l’âge moyen de la maternité est passé de 27,3 ans en 1976 à 30,3 ans. Si les taux de fécondité des femmes de plus de 30 ans tendent à augmenter, celui des femmes plus jeunes, au contraire, diminue. En effet, la fécondité des jeunes femmes de 15-19 ans se situe maintenant à un niveau historiquement faible, avec un taux de moins de 8 pour mille. Quant à lui, le taux de fécondité des femmes de 40 à 44 ans, même s’il demeure peu élevé, a toutefois connu une augmentation importante au cours des dernières années. Il est ainsi passé de 2 pour mille, à 11 pour mille.
Femmes sans enfant
La proportion de femmes qui n’ont pas d’enfant a diminué significativement au cours des dernières années. Alors qu’elle était de 24 % dans les générations nées au milieu des années 1950, elle serait maintenant de 16 % à 17 % chez les femmes nées dans la première moitié des années 1970.
Naissance hors mariage
Si les taux de mariage sont assez stables, au Québec, près de deux bébés sur trois sont pourtant nés hors mariage en 2013.
La proportion de naissances issues de parents non mariés est donc de 63 %. Cette part a dépassé 60 % en 2006 et est supérieure à 50 % depuis 1995. En réalité, depuis 1991 déjà, plus de la moitié des premiers-nés sont issus de parents non mariés; cette proportion atteint 69 % en 2013. Des enfants de rang 2, 62 % sont nés hors mariage, tout comme 53 % des enfants de rang 3 et 49 % des enfants de rang 4 et plus.
À titre comparatif, en 2012, la proportion de naissances hors mariage était de 67 % en Islande, de 56 % en France, de 55 % en Norvège et en Suède, de 51 % au Danemark, de 48 % au Royaume-Uni, de 41 % aux États-Unis, de 35 % en Allemagne et en Australie et de 20 % en Suisse, selon Eurostat, INSEE, NCHS et ABS.
Pas de déclin de la population du Québec
Bref, selon la nouvelle édition des perspectives démographiques du Québec, on estime que la population québécoise devrait croître de 8 à 9 millions entre 2011 et 2027, pour atteindre 10 millions vers 2061. Si les tendances récentes se maintiennent, le Québec ne connaitrait donc pas de déclin de sa population totale. Cette croissance devrait cependant ralentir, dans un contexte de vieillissement démographique toujours plus accentué. Quant à lui, l’accroissement naturel devrait diminuer graduellement, et pourrait même devenir négatif. La migration internationale assurerait alors à elle seule la croissance démographique.
* Selon Statistique Canada, l’indice synthétique de fécondité réfère au nombre d’enfants qu’aurait hypothétiquement une femme au cours de sa vie reproductive si elle connaissait les taux de fécondité par âge observés au cours d’une année civile donnée.