Les accouchements à domicile supervisés par une sage-femme autorisée sont aussi sûrs que ceux survenus dans les hôpitaux, conclut une étude menée en Colombie-Britannique et publiée dans le Journal de l'Association médicale canadienne.
L'étude, dirigée par la docteure Patricia Janssen, de l'Université de la Colombie-Britannique, s'est penchée sur 2 900 accouchements à domicile en présence de sages-femmes, entre le 1er janvier 2000 et 31 décembre 2004, et plus de 4 700 accouchements effectués dans des hôpitaux, également en présence de sages-femmes. Ensuite, elle a comparé les résultats avec plus de 5 300 naissances réalisées par des médecins dans des hôpitaux. Les chercheurs ont découvert que comparativement aux femmes qui avaient opté pour un accouchement à l'hôpital, celles qui avaient choisi l'accouchement à domicile risquaient moins de subir une intervention obstétricale, incluant une césarienne, ou des complications comme une hémorragie.
De plus, les enfants dont la mère avait choisi la naissance à domicile n'avaient pas plus de risques de mourir que ceux qui ont vu le jour à l'hôpital.
Cependant, les chercheurs ont précisé qu'ils ne pouvaient éliminer l'hypothèse selon laquelle ces différences s'expliquaient par des « caractéristiques non mesurées chez les femmes qui ont opté pour l'accouchement à domicile », un élément sur lequel l'étude ne s'est pas penchée.
« Nous ne négligeons pas l'importance du libre-choix parmi les femmes qui optent pour la naissance à domicile, écrivent les chercheurs. Ce libre-choix peut être un élément important de la gestion du risque dans les naissances à domicile et, dans ce contexte, il s'agit d'une facette souhaitable de la méthodologie de l'étude. Selon les renseignements que nous avons obtenus, la disponibilité de sages-femmes autorisées peut facilement motiver le choix du lieu de l'accouchement. »
Dans un commentaire connexe, les coauteures de l'étude, Helen McLachlan et Della Forster, rappellent que la docteure Janssen et son équipe « apportent une importante contribution aux connaissances relatives à la sûreté de la naissance à domicile ». Toutefois, ajoutent-elles, « leur étude est limitée par la possibilité — sinon la probabilité — du libre-choix par des participantes » optant pour la naissance à domicile.
« Toute différence dans les conclusions entre les groupes peut donc être attribuable aux divergences dans les caractéristiques dans les groupes en question », font remarquer Mmes McLachlan et Forster, tout en reconnaissant l'importance d'obtenir de nouvelles informations sur la sûreté des naissances à domicile.