De tous les nouveaux pères canadiens, ce sont les Québécois qui passent le plus de temps avec leur bébé grâce au généreux programme provincial de congé parental rémunéré, a constaté Statistique Canada.
Bien que les pères de tout le pays aient accès aux programmes fédéraux de congé parental, le régime québécois s'avère plus efficace pour inciter les pères à prendre congé du travail pour la naissance de leur enfant.
Selon cette étude, 56 % des hommes admissibles au programme québécois ont demandé des prestations en 2006, l'année où le programme a été inauguré, contre 32 % en 2005. Dans le reste du pays, environ 11 % des pères admissibles ont pris des congés de paternité payés au cours de la même période. Le programme québécois est assez différent du programme fédéral, a déclaré Katherine Marshall, de Statistique Canada. Comme il est plus généreux, il a certainement favorisé une plus grande participation des pères au Québec, a-t-elle souligné.
Ottawa a revu le programme de prestations parentales en 2001 en portant à 35 semaines la durée du congé pouvant être pris par l'un des parents ou partagé entre les deux, et en éliminant une deuxième période d'attente de deux semaines avant le début des prestations.
Selon Mme Marshall, ces changements ont conduit les nouvelles mamans à passer plus de temps à la maison, tandis que le taux de participation des pères au programme fédéral a lui aussi augmenté, passant de 3 % en 2000 à 10 % en 2001.
Mais le Régime québécois d'assurance parentale l'emporte nettement sur son homologue fédéral en termes de générosité. Les prestations sont plus élevées, il n'y a aucune période d'attente non rémunérée et le père a droit à une prestation exclusive de cinq semaines.
C'est très clair que cela a un grand impact sur l'utilisation des congés de paternité au Québec, a noté Donna Lero, titulaire de la chaire Jarislowsky sur les familles et le travail à l'Université de Guelph, en Ontario. L'étude indique que les pères hors Québec prennent quand même des jours de congé pour la naissance de leurs enfants, mais qu'ils le font souvent à leurs frais.