Parfois, les enfants reviennent de la garderie ou de l’école complètement transformés. Eux qui étaient si sages et si polis utilisent un vocabulaire que vous ne comprenez pas, disent des gros mots et vous manquent de respect. Puisqu’il n’est pas question que la situation perdure, il est possible que vous cherchiez la source de ce comportement. Peut-être êtes-vous même prête à pointer du doigt la petite crapule qui rend votre enfant si terrible, mais attendez un peu avant de vous mettre en colère. Bien sûr, il faut réagir, mais ce n’est peut-être la faute de personne.
Les épisodes
Dès les premières semaines de la garderie, il est possible que votre enfant rapporte à la maison des comportements que vous n’aviez jamais vus auparavant. Un peu d’agressivité, une envie de confronter et des « NON » bien sentis font souvent partie de ce que les parents doivent retravailler avec leurs tout-petits quand ils décident d’imiter ce qu’ils voient à l’extérieur de la maison.
Plus tard, ce sont les jurons et les expressions douteuses qui font leur apparition alors que votre enfant d’âge scolaire rencontre d’autres enfants au langage plus coloré. Si vous êtes vraiment malchanceuse, une attitude condescendante accompagnera ses écarts de langage.
À l’adolescence, les choses se compliquent. L’écart entre les milieux se creuse et si vous avez tendance à fermement tenir les rênes de l’éducation de votre enfant afin d’éviter le plus de problèmes possibles, d’autres parents peuvent croire qu’il est bon de laisser les jeunes expérimenter avec le moins de supervision possible parce qu’il faut que jeunesse se passe… Ces méthodes d’éducation diamétralement opposées se côtoient, mais ne se comprennent pas toujours et il est possible que votre enfant imite le comportement d’un autre, à sa façon, en improvisant un peu. S’il côtoie beaucoup ces amis « différents », il absorbera comme une éponge toute cette culture familiale qu’il découvrira à travers l’autre.
Mais pourquoi copient-ils les pires comportements?
Les enfants apprennent par mimétisme, ils observent et reproduisent les comportements intéressants qu’ils voient en vous, en leurs amis et en certains personnages de films et de la télévision. C’est cet amalgame qui module sa propre personnalité et l’aide à mieux se définir et à trouver sa place parmi les autres.
Pour plusieurs enfants en quête d’identité, il n’y a pas de bon ou de mauvais comportement. Bien sûr, ils entendent vos conseils et vos avertissements, mais tant que ces comportements n’ont pour seule conséquence que de fâcher les parents et les professeurs, ils n’ont pas de raison de les éviter. Ce n’est que bien plus tard, au travail et dans les relations de couple que la différence entre les gens respectueux et impolis ressortira plus clairement.
Pour le moment, les jurons et les bêtises font réagir les adultes, rire les enfants et donnent de l’attention. Quand on est petit et qu’on a de l’attention, on a gagné. Quand on est grand et qu’on défie l’autorité, on a l’air libre. Comment résister à ces petites minutes de popularité gagnées si facilement?
Quoi faire?
Tout d’abord, évitez de dire à votre enfant qu’il est influençable ou de lui coller toute autre étiquette qui pourrait le diminuer. N’oubliez pas que s’il agit ainsi, c’est parce qu’il essaie de trouver une façon d’être que les autres aimeront. En général, ils veulent aussi que cette façon d’être leur permette d’être eux-mêmes à la maison et ils sont prêts à entendre vos critiques constructives. N’hésitez pas à lui parler de ce qui vous déplait chaque fois qu’un comportement dérangeant apparaît. Un travail de longue haleine a bien plus d’impact qu’une grosse mise au point de temps en temps, quand vous en avez trop enduré.
Évitez aussi de blâmer son meilleur ami s’il a volé, sacré ou manqué de respect à un adulte. Ce n’est pas vraiment de la faute des autres si votre enfant se comporte de telle ou telle façon. Prenez plutôt le temps de l’aider à s’affirmer afin qu’il ne se sente jamais ridicule d’agir selon ses valeurs. En l’aidant à s’affirmer et en lui expliquant pourquoi sa façon d’être est bien plus logique et noble que celle qu’il essaie d’imiter, il aura plus de facilité à vivre avec ses bonnes manières.
Le reste du langage
« Yo », êtes-vous « full de cool, genre »? Êtes-vous « ben blood »? « Oh my god » est-ce que votre enfant « s’en foute » en route vers sa pratique « full faf » de « soc »?
Beaucoup de mères nous ont avoué être vraiment irritées par ce vocabulaire qui revient à la maison. Les expressions qui ne veulent pas dire grand-chose et qui sont répétées à longueur de journée énervent bien des parents, mais il faudra vous rendre à l’évidence : ça ne changera pas!
Vos parents parlaient peut-être d’être « bath » ou « psychédélique » ou même de « choker » au grand dam de leurs propres parents, mais ça ne les a pas empêchés de vous reprocher d’être « vraiment hot ». La roue tourne et comme la mode vestimentaire, les expressions changent avec les générations. Il faudra vous y habituer, tout comme vos parents ont enduré d’être « full pas rap » de temps en temps…