En tant que parent, peut-on le préparer à faire face à ce genre de situations? Nous avons parlé avec Karine Trudel, coach parental et conférencière.
La prise de conscience du parent
« C’est souvent le parent qui a davantage peur des jugements que l’enfant lui-même, » explique Karine. Si déjà en tant que parent, on voit les défis à surmonter de l’enfant comme une faiblesse, si on considère qu’il fait pitié, alors l’enfant va prendre le rôle que le parent lui attribue et incarner le rôle du pauvre petit en arrivant à l’école », ajoute-t-elle. En tant que parent, on doit se questionner et être honnête quant à la perception que nous avons de notre enfant.
L’expérience que le parent construit avec son enfant pendant toutes les années préscolaires va être déterminante dans sa façon de vivre avec les autres. Quand on met une étiquette sur notre enfant inconsciemment (qu’il s’agisse de petit monstre et d’un ange), notre enfant agira de la sorte. Si vous ne croyez pas votre enfant capable de se défendre lui-même, vous lui enlevez la chance de développer cette capacité.
Gare à la surprotection
« En tant que parent, on a souvent tendance à vouloir régler le problème de notre enfant à sa place », commente Karine. « Nous sommes habitués à répondre à leurs besoins et à leurs pleurs depuis qu’ils sont bébés. Mais à partir du moment où notre enfant est en mesure de parler et de s’exprimer, on doit le laisser lui-même régler les conflits, sinon il ne développera pas sa force de caractère qui lui sera très utile à la garderie ou à l’école. »
L’apprentissage commence très jeune déjà à la maison avec la fratrie et les enfants des amis, par exemple. Lorsqu’un conflit survient entre eux, on peut les accompagner dans leur dialogue, mais les laisser s’exprimer l’un à l’autre. Si l’enfant apprend à dire « non », « je n’aime pas ça » et à se faire respecter à la maison, il aura une bonne longueur d’avance en arrivant à l’école.
Éviter l’acharnement
Chaque enfant, un jour ou l’autre, sera victime de moqueries ou de commentaires déplacés. Ce qui détermine le fait que les moqueurs s’acharnent davantage sur certains enfants que d’autres est probablement l’affirmation de soi. Un enfant sûr de lui-même fera taire les moqueries de par son attitude. Certains enfants se servent de l’humour pour désamorcer les commentaires blessants. Chacun sa façon, à votre enfant à trouver la sienne.
« Ce qui va préparer l’enfant à ces situations-là, ce n’est pas tant de lui dire comment répondre, mais de développer sa confiance en ses capacités, » explique Karine.
Ne pas juger soi-même
Montrez l’exemple à votre enfant et ne portez pas continuellement de jugement sur votre entourage. Les adultes ont un grand rôle à jouer quant à leurs propres préjugés afin que les enfants à leur tour ne soient pas portés à juger les autres.
Karine Trudel vous propose la série de podcasts, Parents 101 +, une série de podcasts portant sur des sujets parentaux aussi variés que l’éducation, la parentalité bienveillante et la routine du dodo. Disponible sur Google Play, Spotify et YouTube gratuitement.
