Si certains adultes ont du mal à se réveiller et à être fonctionnels avant leur premier café, il en va de même pour plusieurs enfants qui ont une humeur exécrable au saut du lit. Une multitude de raisons, tant psychologiques que physiologiques, peuvent expliquer ces attitudes bourrues.
Se poser les bonnes questions
L’enfant qui est marabout au réveil, l’est forcément pour une raison. Il faut d’abord chercher à déterminer les facteurs qui peuvent influencer son humeur afin de l’aider adéquatement.
Votre enfant est-il soumis à un grand stress? Est-il en période d’adaptation ou est-il simplement préoccupé? Dort-il assez et ses nuits sont-elles réparatrices? Les réponses à ces questions pointent généralement vers les causes d’un caractère grincheux le matin. Il ne faut pas oublier que le sommeil est un monde confortable qui nous met à l’abri de la réalité et qu’il peut être difficile de quitter en période de crise.
Sommeil et réveil
Nicole, intervenante chez Première ressource (un service anonyme et gratuit de consultation professionnelle pour les relations parents-enfants) explique : « La qualité du sommeil est intimement reliée à la celle du réveil. Il faut avoir une bonne hygiène du soir pour favoriser l’endormissement chez l’enfant et la qualité de sa nuit. ». Elle ajoute : « Un enfant qui se réveille plusieurs fois par nuit et qui n’est pas capable de retrouver le sommeil seul, est plus à risque d’être de mauvaise humeur le matin. »
Une nuit paisible serait donc la clé pour des matins plus rayonnants.
À l’arrivée de la puberté, entre 8 et 12 ans, le rythme circadien des enfants est bouleversé. À cet âge, les enfants s’endorment plus tard et par conséquent, ils ont beaucoup de difficulté à se réveiller tôt. C’est donc à un déficit de sommeil que l’on doit attribuer (en partie), leur caractère abrupt, particulièrement au réveil.
Témoignages et astuces
Lorsque Matis (4 ans) se réveille, il affiche toujours cette tête déconfite et semble vouloir mordre tous ceux qui l’aborde. « Le matin, il ne faut surtout pas essayer de le faire rire. Ça empire les choses! », confie Marie-Noëlle, sa maman. Le temps semble être, pour lui, la seule chose qui corrige son humeur. « Il faut le laisser dans sa bulle pour qu’il émerge tranquillement du sommeil », précise Marie-Noëlle.
Sylvie, aujourd’hui grand-mère, se souvient de l’époque où sa cadette était adolescente et terrorisait toute la famille. « Le matin, on se chicanait pour savoir qui allait la réveiller, on en avait peur. Lorsqu’on l’approchait, elle ruait littéralement. ». Elle poursuit : « On ouvrait la porte de sa chambre et on laissait les bruits de la maisonnée la sortir du sommeil. Il ne fallait surtout pas de cadran! Ensuite, on attendait qu’elle nous adresse la parole. C’est la seule chose qui fonctionnait relativement bien. ».
Chez les Laurin, c’est le simulateur d’aube qui sauve la situation, matin après matin. Programmé 45 minutes avant l’heure désirée du réveil, le simulateur d’aube éclaire graduellement la chambre des enfants. « De cette manière, dit Mme Laurin, le réveil est moins brutal et les enfants sont moins irrités… et irritables. »
On sait désormais que la qualité du réveil va de pair avec celle du sommeil et que des facteurs externes peuvent influencer l’humeur matinale. Quoi qu’il en soit, même avec la meilleure volonté du monde et tous les trucs possibles, certains enfants deviendront des adultes dont les matins ne seront jamais faciles...
Publication initiale, mars 2018