À l’occasion du mois de l’adoption, nous vous présentons un témoignage d’une maman spéciale de 4 enfants tout aussi spéciaux! Une rencontre surprenante entre les valeurs inculquées et la vie réelle!
« Maman, tu sais ce que j’aimerais le plus au monde maintenant? »
« Non, mon amour! »
« Et bien, j’aimerais ça que nous adoptions une petite fille…Tu sais, avec ma maladie, je n’ai pas vu grandir mes frères! »
Cette demande m’a été faite le 31 janvier 2005 à la sortie du département d’oncologie où les médecins venaient tout juste d’annoncer à mon fils de 12 ans qu’il était complètement guéri d’un cancer, après 7 ans de combat!
Il y a de ces mots, de ces phrases, de ces moments qui marquent à jamais notre existence. Je me souviens dans les moindres détails l’intensité de regard de mon fils lorsqu’il m’a fait cette demande, je me souviens avoir été complètement chamboulée… Mon grand fils, cet adolescent si marqué par la vie malgré son jeune âge n’a qu’un souhait, agrandir notre famille d’un autre enfant!
François-Karl est mon enfant naturel, il sait que maman peut encore enfanter, il sait qu’il serait possible qu’une grossesse soit planifiée et qu’un frère ou une sœur vienne agrandir la famille… Mais non, il n’a jamais demandé ou mentionné un « vrai frère ou une vraie sœur »; pour lui cette différence n’existe pas, ses deux frères sont noirs, sa sœur pourra être noire, blanche ou avoir les yeux bridés, peu importe, ce qu’il veut, c’est une sœur.
Ce jour là, j’ai compris que nous avions mon mari et moi réussi à inculquer à notre fils le sens de l’amour pur, le véritable amour, celui qui provient du cœur et non du corps… celui qui provient de l’âme et non de la génétique.
Rose-Émanuelle est arrivée d’Haïti le 15 juillet 2006, à l’âge de 2 ans et 9 mois. Ce fut pour nous tous un véritable vent de fraîcheur, elle est belle et souriante et elle a complètement enivré ses trois frères et son père. C’est une princesse, grande manipulatrice qui sait exactement quoi dire et comment agir avec chacun de ses frères pour arriver à ses fins!
Aujourd’hui, je regarde François-Karl sur le divan avec sa petite sœur couchée sur lui, ses deux frères assis par terre, à regarder intensément le match des Canadiens à la télé. Et je me dis : La différence? Mais quelle différence? Existe-t-il une différence? Non, il n’existe aucune différence lorsque mes trois fils et ma fille prononcent le mot Maman, le son raisonne comme une belle et douce mélodie à mes oreilles.
