Les « orphelins du sida », très nombreux en Afrique subsaharienne, pourraient être davantage sélectionnés à l’avenir.
Dans un article de François Berger dans La Presse du 4 septembre 2007, on apprend que le Secrétariat à l’adoption internationale, qui supervise ce domaine au Québec, entend faire appel davantage à des pays africains, dont le Mali, le Niger, le Togo, l’Éthiopie et la Tanzanie. De nombreux enfants africains ont perdu leurs parents à cause du sida, une maladie endémique dans cette partie du monde. Les pays asiatiques, la Chine en tête, étaient jusqu’à maintenant la source principale des adoptions internationales, mais on y propose de moins en moins d’enfants aux parents des pays développés. Le phénomène est similaire dans les pays d’Europe de l’Est.
Au Québec, le nombre d’enfants adoptés à l’étranger a chuté de 21 % l’an dernier et de 18 % dans l’ensemble du Canada, une diminution pour la troisième année consécutive, selon le ministère canadien de l’Immigration. Le Québec avait l’habitude d’être la première destination de l’adoption internationale au pays, mais il a maintenant glissé derrière l’Ontario. Le nombre de visas émis pour adoption a totalisé 1535 au Canada en 2006, et 487 au Québec. Pour sa part, le Secrétariat à l’adoption internationale fait état de 532 adoptions en 2006-2007 (au 31 mars), une baisse de 39 % depuis 2003-2004. Il faut remonter à 1990 pour retrouver un niveau aussi bas. Au cours des cinq derniers mois, seulement 229 enfants étrangers ont été inscrits par l’agence gouvernementale.
Par contre, le nombre de nouvelles demandes d’adoption par des Québécois ne cesse d’augmenter et a atteint le chiffre record de 1311 en 2006-2007, une hausse de 61 % sur 2003-2004. Désormais, seulement deux demandes sur cinq peuvent être comblées. De plus, les délais s’étirent et atteignent maintenant en moyenne 18 mois au lieu de douze pour les parents adoptifs québécois. Pour une adoption en Chine, d’où viennent 45 % des enfants étrangers adoptés au pays, les délais sont passés de six à 10 mois, selon le Conseil d’adoption du Canada, organisme basé à Ottawa.
L’an dernier, les Québécois ont adopté 336 enfants d’origine québécoise, selon l’Association des centres jeunesse. Cela représente le tiers de toutes les adoptions faites au Québec. Par comparaison, les adoptions locales ou nationales représentent aussi le tiers de toutes les adoptions en Allemagne, mais seulement 17 % en France. Dans l’ensemble du Canada, 1700 enfants canadiens sont adoptés chaque année, comptant pour près de la moitié des adoptions.