Le zapping qui était venu avec le câble n’est rien en comparaison avec toute l’information qu’on nous suggère sur Internet. En plus, ces suggestions arrivent pendant qu’on essaie déjà de se concentrer sur autre chose. Chaque fois qu’on a le malheur de regarder le profil d’une amie, on nous propose le profil de quelqu’un d’autre, une jolie robe, un vidéoclip, un bricolage, un peu de décoration et une nouvelle in-cro-yable. Hop, un courriel important arrive dans notre boîte de réception. Tout ça arrive en même temps! C’est normal qu’avec autant de suggestions basées sur nos préférences, on commence à perdre le fil, mais de là à être moins attentifs qu’un poisson rouge? Vraiment?
Une étude menée par Microsoft sur 2000 Canadiens
Afin de mieux comprendre comment diriger la publicité dans un monde régi par les nouvelles technologies, Microsoft a récemment mené une étude sur 2000 Canadiens. Les résultats sont étonnants et différents de ce qu’on a d’abord cru au sujet de l’attention. D’abord, les différences majeures dans la capacité d’attention ne changent pas tellement en fonction de l’âge, mais plutôt en fonction de notre mode de vie.
En réalité, c’est la quantité de contenu numérique consommé, l’utilisation des médias sociaux et les connaissances technos qui ont le plus grand impact sur notre concentration à long terme. En gros, plus on est à jour dans les technologies de l’information, pire c’est, qu’on ait 17 ou 67 ans.
Qu’est-ce qui se passe? C’est l’information en 140 caractères, le fait de consulter deux écrans à la fois (écouter la télé tout en regardant son ordinateur, par exemple) et l’expression des sentiments condensée avec des émojis qui sont en train de changer notre façon d’interagir avec le monde.
Alors, avons-nous oui ou non l’attention d’un poisson rouge?
La réponse est non. Même pas. En réalité, nous avons moins d’attention qu’un poisson rouge! En 2000, les humains avaient en moyenne une capacité de 12 secondes d’attention. En 2013, cette capacité est tombée à 8. Le poisson rouge, lui, en a 9.
Nous avons donc, sans l’ombre d’un doute, moins d’attention qu’un poisson rouge quand on consomme beaucoup de médias numériques et de médias sociaux. Pour reprendre des exemples de parents, nous nous comportons un peu comme la Doris de Trouver Nemo ou Doug dans Là-haut, quand nous nous baladons sur Internet.
Y a-t-il quelque chose d’encourageant dans cette étude?
Vous êtes rendue ici dans le texte? C’est déjà pas mal et c’est, sans grande surprise, parce que le sujet vous intéresse. Parmi les avantages qu’apportent toutes ces nouvelles technologies, l’étude de Microsoft souligne une plus grande capacité à accomplir plusieurs tâches en même temps et une capacité croissante à faire rapidement la différence entre ce qui nous intéresse et ce qui nous intéresse moins.
L’étude a aussi démontré que les utilisateurs de nouvelles technologies de longue date développent une capacité à se concentrer plus intensément pendant de brèves périodes et que cette concentration s’estompe par la suite.
La conclusion la plus positive qui ressort de cette étude, c’est le fait qu’on s’adapte. Clairement, les humains qui possèdent un téléphone intelligent sont plus stimulés et trouvent de nouvelles stratégies pour gérer toute l’information qui s’offre à eux. Comme quoi, notre évolution est en constante progression.
Les Canadiens sont friands de nouveauté et de clarté
Pour intéresser les Canadiens, l’étude soutient qu’il faut lui offrir de la nouveauté et des messages clairs. Et si vous vous demandez ce qui nous fait perdre le focus, c’est l’attrait de la nouvelle information. Tout ce dont on n’a jamais entendu parler avant, les nouvelles images, les activités inconnues et les nouveaux mouvements nous font changer de disque plus vite qu’un animateur de radio.
Nous voulons toujours tout savoir et le plus vite possible, reste à savoir si nous trouverons à l’avenir une façon de gérer l’information sans perdre notre concentration. Autrement, il ne nous restera qu’à envier les poissons rouges et leur « grande » capacité d’attention.