Je n’en connais jamais assez au sujet des peuples nord-américains qui étaient ici bien avant 1534. Ils sont généralement humbles et discrets, si bien qu’ils ont bien peu d’intérêt à se mettre en vitrine. Chaque fois que je découvre une bribe de culture, que ce soit par le biais d’un ami Mi’kmak qui me rappelle ce qui est important, par le mouvement Idle no more qui me rappelle de ne jamais parler à travers mon chapeau, par la musique de Nahko Bear ou par les revendications du Superbowl, je suis toujours émerveillée par la sérénité qu’ils ont réussi à garder contre vents et marées. J’étais donc très contente de découvrir ce jeu inspiré des légendes Iñupiat, un peuple d’Alaska. D’autant plus qu’il semble avoir réellement été développé en collaboration avec la communauté.
Une légende en huit tableaux
Never alone, c’est l’histoire d’une petite fille qui décide de trouver la source d’un blizzard qui ne s’arrête jamais et qui met en péril la sécurité de son village. Dès qu’elle le quitte, un ours polaire l’attaque et c’est un renard qui viendra la sauver. À partir de ce moment, elle ne sera plus jamais seule. En plus de son ami renard, des esprits lui viendront en aide en lui procurant des plateformes.
Le renard peut être joué en mode coopératif par un deuxième joueur. Le joueur principal peut aussi alterner entre les personnages pour réussir à sauter d’une plateforme à l’autre ou éviter les ennemis. Le renard peut faire plusieurs choses que la petite fille ne peut pas faire comme grimper, lancer des cordes quand les falaises sont trop abruptes pour qu’elle puisse y grimper et voir certains esprits.
La physique du jeu est vraiment intéressante. Le vent souffle très fort et il faut plonger au sol quand on l’entend au loin pour ne pas être emportés vers l’eau glacée (et se noyer). On sent aussi très bien que le renard est beaucoup plus léger que la fillette, surtout quand le vent tourne soudainement. Quand on ne joue pas pendant un certain temps, la petite commence à avoir froid, elle se frotte les mains et finit par se rouler en boule avec le renard pour se réchauffer.
Les notions culturelles
Les légendes sont racontées en Iñupiaq par un narrateur à la voix réconfortante. À mesure que vous découvrez de nouveaux endroits ou que vous rencontrez de nouvelles créatures, des notions culturelles sont débloquées et vous avez accès à un mini documentaire concernant le peuple Iñupiat. Vous pouvez attendre et regarder les capsules plus tard ou les regarder à mesure que vous jouez. Parfois, les capsules vous aident à comprendre le sens du jeu, alors ne tardez pas trop!
La cinquième capsule, par exemple, parle des petites personnes, des personnages de légende bien connus en Alaska. On y voit des villageois qui expliquent qui ils sont et ce qu’ils font et une vieille dame refuse d’en parler, comme pour éviter les problèmes. Peu après que cette capsule soit rendue disponible, la fillette et le renard se retrouvent dans une grotte et sont attaqués par ces petites personnes. Il faut dès lors résoudre des puzzles en évitant des boules de feu et en déplaçant des blocs pour rapporter un objet hors de la grotte sans mourir. Cet objet, c’est le tambour qui représente le cœur de la communauté et pour lequel des notions culturelles sont également disponibles.
C’est pour qui?
Le jeu Never alone intéressera tous les enfants qui savent lire. Les autres ne pourront pas suivre l’histoire puisque seuls les sous-titres peuvent être compris par quiconque ne parle pas l’Iñupiaq.
Vous pouvez trouver Never alone à 14,99 $ sur Steam ou sur les consoles si vous en avez une. J’ai filmé mes cinq premières minutes sur PS4 et je les ai mises sur YouTube pour vous donner une idée de l’ambiance et des capsules. N’hésitez pas à laisser jouer vos enfants. C’est un jeu non violent, éducatif et très paisible.