Eh que je trouve ça difficile de démontrer ma vulnérabilité! Avec ma sensibilité si flagrante, je me retrouve souvent dans des situations qui ME heurtent et qui ME rentrent royalement dedans. Je n’aime pas l’état de « down », négatif, le côté sombre… Appelez ça comme vous voulez, je DÉTESTE quand ces mauvaises énergies m’habitent. Je sais très bien que je ne peux pas passer à côté.
Les gens demandent « salut, ça va? », et moi de répondre spontanément « ça va et toi? ». Mais en-dedans, je fredonne depuis le début de la journée : « Peut-être que demain ça ira mieux, mais aujourd’hui, ma vie c’est d’la maaarde. »
Pas d'énergie
Le genre de journée où j’arrive à la maison essoufflée, après une journée de travail style « n’importe quoi » et qu’à ce moment précis, j’ai juste une envie : brailler. Mes deux charmants enfants, qui n’ont rien fait pour mériter ce genre de « non-accueil », ont juste une chose en tête : me raconter l’intégrale de leurs passionnantes journées. La tête entre le concombre et le couteau, je suis 0 capable d’être à leur écoute. Maudit que je me trouve poche d’écrire ça, mais bon, je m’assume…J’ai lancé spontanément à mes enfants : « Maman, n'est pas ouverte. Maman n'a pas d'énergie à vous donner. Maman est ben fatiguée! » Et ils repartent, penauds avec leurs historiques de leurs journées.
Ouf. C’est trash. Mais c’est la vérité!
Je me suis tellement sentie poche de cette réplique… Je connais trop bien mes enfants pour savoir que c’était soit ça, ou alors, ils auraient fait les « devils » pour avoir de l’attention négative de leur maman « présente-absente ». Et là, j’aurais pogné les nerfs!
Le droit d'être...
Lors du moment « pré-dodo », mon fils me dit : « Maman, je n'aime pas ça quand tu es comme ça… ». Mais, c'est aussi ça la vie, p’tit homme.
Enfin, la soirée est arrivée pour ME. Je décante de ma journée de M.A.R.D.E. en me demandant si j’ai la force d’écrire ce présent billet. Je me suis enfin donné le droit d'être dans un creux. Donner le droit de ne pas être une « superwoman ». Donner le droit d'être une mère fatiguée. Donner le droit d'être humaine...
En tant que premier modèle de mes enfants, c'est une belle leçon de vie. La vulnérabilité. L’humilité.
Je m’aperçois que, par moment, j’ai de la difficulté à choisir mes priorités. En période où je suis plus fatiguée, c’est la traditionnelle roue qui tourne. « La fille sensible est fatiguée, donc elle ressent plus, donc elle est plus stressée, donc a besoin de bouger plus… Stop, SVP ! »
C’est ça que j’ai … de la difficulté à m’arrêter et à me reposer. La fille intense que je suis doit apprendre à mettre tout ça sur pause, si ce n’est qu’une journée.
Le comble de ma tranche de vie : mon fils est pareil! Curieux, il a de la difficulté à se déposer parce qu’il a peur de manquer quelque chose. Il veut tout voir, tout vivre, tout ressentir. Même lorsqu’il est plus vulnérable…
Et dans ces moments-là, ça me choque! Mais encore plus de prendre conscience que je suis pareil!
ME