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Pour avoir pris soin de ma fille, merci!

J’ai soigneusement noté toutes les grandes étapes de la vie de ma fille. Son premier mois, son premier mot, ses premières dents, ses premiers pas, etc. J’ai documenté chacun de ses nouveaux accomplissements comme s’il s’agissait d’une première marche aux Olympiques.

C’est assez absurde, car c’est le cours naturel des choses pour un enfant en santé, mais pour une raison que j’ignore, j’ai festoyé comme une athlète qui vient de battre un record olympique à chaque étape importante franchie. Il y a, dans cet émerveillement, l’expression de l’amour le plus sincère, c’est ce que je me dis pour ne pas avoir l’air trop extrême.

Comme plusieurs mères, l’étape qui m’a fait le plus peur est la fameuse première journée en garderie. Il y a un mélange d’anxiété, d’insécurité et de tristesse difficile à expliquer. Pour moi, le grand jour a été à 8 mois. Étant mère monoparentale, je n’avais pas le luxe de prendre un congé de maternité plus long. Il fallait que je me remette en mode «développement» assez rapidement. J’ai visité quelques garderies dans mon secteur et aucune ne me rassurait. Après un mois de recherche, j’ai découvert une pouponnière qui, dans son approche et sa description, semblait convenir à mes attentes. J’ai pris un rendez-vous et j’ai rencontré la propriétaire. Je me rappelle de cette première visite comme si c’était hier. Assise dans la cuisine, Lucie m’a accueillie avec une douceur que je n’avais pas expérimentée dans mes autres visites. Elle m’a expliqué les principes de la garderie et l’approche qu’elle favorisait. J’ai été charmée, rassurée, et Eva a commencé son intégration quelques jours plus tard. Les premiers matins ont été extrêmement difficiles. J’avais des doutes et je me demandais si j’avais fait le bon choix. Ma fille est très sociable depuis la naissance, elle n’a donc eu aucun problème à s’adapter. Elle n’a jamais pleuré en me voyant quitter la garderie, cela a beaucoup facilité les choses. Après une semaine d’anxiété, j’ai su que le pire était derrière moi quand j’ai fait quelques pas de danse en refermant la porte de la garderie. Je sais, ça peut paraître égoïste, mais qui n’est pas passé par là? Enfin avoir un peu de temps pour soi, ne pas être qu’une pourvoyeuse nourricière. Ce sentiment de savoir qu’on existe encore en tant qu’humain est indicible. Je suis coupable, je l’avoue.

Jour après jour, mois après mois, j’ai vu mon petit trésor s’épanouir dans cet environnement. Elle y a appris de nouveaux mots, s’est fait des ami(e)s et a développé son caractère et son intelligence émotionnelle. Elle a marché pour la première fois là-bas. J’étais peinée de ne pas avoir été présente pour ce moment tant attendu, mais j’ai eu la chance de le revoir en vidéo. J’ai réussi à faire confiance à de parfaites inconnues pour prendre soin de ce que j’ai de plus précieux.

Si je vous raconte tout ça, c’est parce qu’en ce moment, je vis l’étape la plus difficile depuis la naissance de ma fille. Elle doit changer de garderie, car c’est une pouponnière et l’âge limite de fréquentation est de deux ans. Je vais devoir la retirer de cet endroit qui me sécurise et que j’aime. Ça peut paraître banal, mais pas pour moi. Je n’avais pas pris la mesure du bien que me procurait la pouponnière avant que je me mette à chercher une nouvelle garderie. Lors d’une de mes visites, après avoir fait le tour des lieux, j’ai éclaté en sanglots devant la directrice. Je suis certaine qu’elle a dû penser que j’étais un peu folle, mais c’était plus fort que moi. Cela n’avait rien à voir avec l’endroit, émotionnellement, je n’étais pas prête pour ce changement. J’ai parfois la drôle d’impression que je vais avoir plus de difficulté qu’Eva à surmonter ce changement. Mais j’essaie de ne pas laisser les émotions prendre le dessus, question de ne pas refiler mes inquiétudes à Eva. 

Lucie et Ophélie m’ont accompagnée depuis le plus jeune âge de ma fille. Elles l’ont aimée, protégée et fait grandir comme jamais je ne l’aurais espéré. Elles ont été témoins de son développement et ont été aux premières loges de son incroyable apprentissage. Elles m’ont supportée, encouragée parfois même sans le savoir. Elles m’ont permis d’être une meilleure mère en me partageant leurs acquis et leurs expériences. Je leur dois beaucoup. J’étais une mère seule sans expérience et avec un réseau assez restreint. Ces deux femmes ont été extraordinaires avec ma fille et m’ont permis de traverser l’expérience de la maternité et de donner le meilleur de moi-même. C’est vraiment le cœur gros que j’entame cette dernière semaine avec elles. Je ne sais pas ce que me réserve la nouvelle garderie d’Eva, mais je sais qu’elle sera bien, car elles me l’ont référée (après que je leur aie raconté mon épisode de Madeleine). Mais une partie de moi est déjà nostalgique du trajet pris chaque matin pour déposer ma fille dans un endroit où je sais qu’elle est aimée, respectée et comprise. Où son caractère est apprécié et renforcé. Elles la connaissent dans ses moindres gestes et mimiques, dans son langage verbal et non verbal. Elles peuvent anticiper ses réactions et ses besoins. Tout cela sera à recommencer et c’est ce qui me fait peur. Est-ce qu’elle va être autant aimée, respectée et épanouie? Je l’espère.

On ne prend pas toujours la peine de dire «merci» à ceux et celles qui, même seulement de passage dans nos vies, font une différence. J’ai le privilège de pouvoir écrire dans Maman pour la vie, et je veux tirer avantage de ma tribune pour dire «merci» à Lucie et Ophélie, mais également aux autres éducatrices de la pouponnière qui ont pris soin d’Eva. Merci à Lucile, Adèle et Anastasia pour votre amour et vos soins qui ont fait toute la différence. Je vais garder un souvenir précieux de ces 16 mois en votre compagnie.

On sous-estime énormément le travail des éducatrices. On tient pour acquis certaines choses parce qu’on paie pour un service. Mais il n’y a pas de prix pour le travail qu’elles font qui est essentiel pour le développement de nos enfants, mais aussi pour nous en tant que parents. Prenez le temps de leur dire «merci» à chaque fois que vous en avez l’opportunité. Non seulement ça sera apprécié, mais ça viendra leur confirmer qu’elles ont une place spéciale dans nos cœurs. Comme dit Lyne Ménard: La famille, c’est l’Amour. C’est tout ce qui compte.

Carla Beauvais

Carla se définit comme une momtrepreneure qui jongle (comme une novice) entre sa vie professionnelle et sa réalité de mère monoparentale. Élever un enfant seule n’était pas dans ses plans, mais la vie en a décidé autrement. Mère d’une petite fille, elle raconte avec humour, sincérité et sans filtre les hauts, les bas, les joies et les peines, de son plus grand projet à vie : être maman. 


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