Bébé

Régression de l’enfant

Il était propre; il ne l’est plus. Il faisait ses nuits; voilà qu’il se réveille à plusieurs reprises. Il a recommencé à demander son biberon, il suce son pouce : il a des comportements de régression.

Un déménagement, l’entrée à la garderie, à la maternelle, une séparation, un deuil : en période de stress, l’enfant, qui ne possède pas le même vocabulaire qu’un adulte, n’arrive pas à exprimer en mots ce qu’il ressent. C’est donc son comportement qui change. Chez certains, ce stress et cette insécurité passeront à travers les cris, les pleurs et l’agressivité. D’autres auront plutôt tendance à répéter des comportements associés aux bébés, qu’ils avaient pourtant abandonnés : sucer son pouce, recul dans la propreté, crises pour des riens... Cette phase devrait être temporaire.

Ces « comportements de régression » surviennent donc lorsque l’enfant vit des changements, des situations stressantes. Ils se manifestent particulièrement lorsqu’un nouveau petit frère ou petite sœur se pointe le nez.

Le temps d’apprivoiser ces changements importants, l’enfant effectue donc, en quelque sorte, un retour en arrière et redevient un bébé. Pour lui, cet état représente la sécurité. Pensez-y : lorsqu’on vit des moments difficiles, ou lorsqu’on est malade, il nous arrive tous de souhaiter redevenir un bébé et être cajolés par maman!

Pourquoi?

Il existe différentes théories sur ces comportements de régression. Pour certains, l’enfant les adopterait pour attirer l’attention de ses parents. Il se peut qu’il associe le fait d’être un « grand » avec un désintéressement de votre part, surtout si vous avez un bébé tout neuf à la maison, qui accapare beaucoup de votre temps. Pour savoir si vous l’aimez encore, il redevient donc « petit » : c’est plein de sens, après tout, puisque le bébé, le vrai, a beaucoup plus d’attention que lui!

De plus, grandir rime avec responsabilités. S’il prenait d’abord plaisir à s’habiller et manger par lui-même, ranger ses jouets, du jour au lendemain, il prétend ne plus savoir comment. Confronté à ces responsabilités, l’enfant piquera des crises, pleurera… comme un bébé.

Anne Bacus, psychologue et auteure, compare ces petites régressions à la marche arrière que fait une armée, lors d’une bataille. « Elle se replie dans le but de recharger ses accus, afin de livrer bataille avec davantage de puissance », explique-t-elle. Ces régressions feraient donc intrinsèquement partie du développement de l’enfant : s’il recule, c’est pour mieux sauter!

Que faire?
  • Puisque, la plupart du temps, les comportements de régression font irruption lors de périodes stressantes pour l’enfant, il incombe d’abord de repérer la nature de l’angoisse. Votre enfant a besoin de temps pour s’accoutumer aux changements importants. C’est à peu de choses près la même chose pour vous : lorsque vous commencez un nouvel emploi, ou effectuez des rénovations d’envergures, il se peut que vous ayez besoin de prendre un peu de recul. Bref, diminuez les sources de stress chez l’enfant et accordez-lui le temps de s’accoutumer aux changements, sans le presser.
  • Dans le même ordre d’idées, apprenez vous aussi à mieux gérer votre stress : bien malgré vous, celui-ci aura en effet des répercussions sur votre enfant. Et souvenez-vous que les comportements de régressions de l’enfant ne représentent pas un échec!
  • Dans cette optique, ne punissez pas l’enfant pour ses comportements de régression : ceci aurait pour effet d’ajouter du stress et pourrait, par la même occasion, contribuer à augmenter lesdits comportements. Au contraire, il faut accorder à l’enfant de l’attention positive. Comme lorsqu’il apprenait la propreté, félicitez-le quand il arrive à rester sec. Vous pouvez lui mettre un aide-mémoire, comme un pansement, pour ne pas sucer son pouce. Donnez-lui une balle anti-stress avec laquelle il pourra s’amuser lors des moments où il a tendance à mettre ses doigts dans sa bouche.
  • Lorsqu’il demande à être bercé, profitez-en pour le réconforter : aidez-le à mettre en mots ce qu’il ressent et rassurez-le sur votre amour.
  • Sans lui mettre de pression, encouragez votre enfant à évoluer vers des comportements plus matures. Rappelez-lui qu’il y a des avantages à être un grand, comme aller au cinéma, suivre des cours de danse ou de judo… Donnez-lui des responsabilités : « est-ce que tu penses que tu es assez grand pour m’aider à préparer le dîner, à mettre la table. »
  • Passez du temps de qualité, seule avec lui. Pas toujours évident, bien sûr, s’il y a un nouveau bébé à la maison. Essayez donc d’alterner avec votre conjoint. Il est important que votre enfant comprenne qu’il aura toujours sa place, avec vous.
Et si ça s’éternise?

Ces phases de régressions devraient être temporaires. Rien ne sert de s’alarmer donc, mais si ces actions persistent, il se peut qu’elles camouflent un problème plus grave. Il est alors préférable de faire appel à l’aide nécessaire, plus tôt que tard. Discutez-en avec votre médecin, qui pourra soit vous rassurer, soit vous diriger vers les ressources adéquates.

Image de Marie-Eve Bourassa

Autrice, scénariste, rédactrice et chroniqueuse.


Cette semaine
Les mots de Passe-Partout : pour apprendre en s’amusant

Cette émission jeunesse a marqué plus d’une génération, nous sommes nombreux à avoir grandi en compagnie de Passe-Montagne, Passe-Carreau et Passe-Partout.

20 cabanes à sucre familiales

Puisque le goût de l’érable coule dans nos veines, allons s’en pourlécher les babines encore cette année! Voici des suggestions de cabanes à sucre dans toutes les régions du Québec.

Le RQAP : plus flexible que jamais

Présenté par le Gouvernement du Québec.

Saviez-vous que le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) vous permet de concilier encore plus facilement vos responsabilités familiales et professionnelles? 
 

Sarah-Jeanne Labrosse raffole de ces produits pour bébé

Dans un monde où la peau délicate des tout-petits demande une attention particulière, les soins Mustela émergent comme un phare de confiance offrant des produits qui évoquent la tendresse et le réconfort d’un câlin.