Dans une nouvelle étude à paraître dans la revue médicale Pediatrics, les enfants susceptibles de devenir des êtres violents une fois rendus à l'âge adulte pourraient être reconnaissables dès la grossesse.
Une équipe internationale composée de chercheurs, dont Richard Tremblay, professeur de pédiatrie à l'Université de Montréal, a suivi 572 nouveau-né sur une période de quatre ans. En identifiant un groupe d'enfants (environ 14 %) qui démontraient un niveau élevé d'agressivité physique par des coups de pied et de poing et des morsures, l’équipe de recherches a établi une comparaison entre la famille de ces enfants à celle des enfants moins agressifs. Ainsi, certaines composantes présentes avant la naissance indiqueraient que les enfants auraient davantage de chances d'être plus agressifs si leur une mère présentant des niveaux élevés de comportement antisocial avant la fin du secondaire, si elle était une mère jeune avec un revenu familial peu élevé et si elle fumait pendant la grossesse.
Si l’on suppose que l'agressivité s’apprend à l'âge de l'école primaire ou secondaire, la plupart des enfants ont fait preuve d'agressivité physique avant leur deuxième anniversaire et de ce chiffre, un petit nombre va perpétuer leurs actes toute leur vie à moins d'interventions appropriées.
« Cette étude montre une fois de plus que la prévention de la violence doit commencer par des programmes ciblés sur les familles à risques, dès la grossesse et les premières années suivant la naissance. Or, la plupart des programmes d'intervention pour la prévention de la violence physique et des comportements antisociaux chez les jeunes visent les enfants d'âge scolaire : il est alors généralement trop tard. Des interventions ciblées sur des nourrissons à haut risque d'agressivité physique chronique seraient plus efficaces que des interventions cinq à dix ans plus tard, cette agressivité étant alors devenue un véritable mode de vie », souligne le professeur Tremblay.
En outre, les enfants agressifs sont davantage exposés aux problèmes suivants : alcoolisme, consommation de drogues, accidents, crimes violents, dépression, tentatives de suicide, violence conjugale, négligence et violence à l'égard des enfants. De plus, l'usage de la violence amène fréquemment des blessures graves chez les auteurs de violence.
Source : Telbec