La motricité globale et la motricité fine sont des éléments importants du développement des enfants. Cette motricité permet aux enfants d’accomplir de nombreuses tâches telles que se déplacer, s’habiller, s’asseoir, utiliser des ustensiles et des outils et, plus tard, attacher des chaussures.
Si la motricité devient un indice qui permet aux médecins de déceler certains troubles de l’enfance quand elle est déficiente, c’est aussi un élément qui peut être amélioré chez un enfant qui progresse normalement, afin de lui donner de meilleures capacités physiques. Tout comme avec le langage et les capacités sociales, les parents peuvent améliorer la motricité de leur enfant dès sa première année de vie.
Dès la naissance
Quand un bébé naît, beaucoup de ses muscles sont hors de contrôle. C’est pour cette raison qu’il faut bien tenir son cou et son dos en le prenant. C’est aussi pour cette raison que les parents le tiennent par le menton pour lui faire faire son rot et qu’ils lui mettent des mitaines pour éviter qu’il se griffe involontairement le visage avec ses petits ongles coupants.
Peu après cette période, quand il aura été stimulé par ses parents qu’il suit du regard, il musclera les muscles de son cou. Motivé par un jouet bien accroché en haut de son tapis d’éveil, il apprendra aussi à contrôler ses bras. C’est le début du développement de sa motricité.
Peu à peu, il maîtrisera ses gestes et développera ses muscles et parviendra ainsi à s’asseoir, à se tenir debout, à s’habiller et à enfiler des blocs de bois sur des lacets. Ces gestes seront observés par son éducatrice en service de garde qui vous dira de temps en temps si le développement de votre enfant est normal ou non et qui vous suggérera des exercices ou de consulter un spécialiste, s’il y a lieu.
La motricité dite normale
À plusieurs moments, les parents peuvent évaluer si leur enfant a acquis la motricité normale pour son groupe d’âge. Voici ce à quoi vous pouvez vous attendre pendant sa première année de vie :
- À la naissance, votre bébé possède plusieurs réflexes, dont le réflexe de succion, le réflexe de marche automatique et le réflexe d’agrippement.
- Vers 3 mois, ces réflexes se transforment en mouvements volontaires. Votre bébé peut se tenir la tête pendant quelques instants, plie et déplie ses jambes et regarde les mouvements de son propre corps.
- Vers 4 mois, il relève sa tête à 90° en position ventrale, peut rouler du dos sur le côté, peut tenir sa tête et essaie d’atteindre des objets avec ses mains.
- Vers 5 mois, votre bébé peut prendre un gros objet avec sa paume et les trois derniers doigts de la main.
- Vers 6 mois, il peut se lever sur ses mains et non plus sur ses avant-bras.
- Vers 7 mois il reste assis sans soutien et tend les mains vers l’avant pour ne pas tomber. Il saute et s’accroupit quand on le tient en position debout.
- Vers 10 mois, il marche à quatre pattes et fait « au revoir » de la main
- Vers 11-12 mois, il fait ses premiers pas, pointe du doigt et peut lancer une balle.
Source : Faculté de médecine Pierre & Marie Curie
Pour en savoir plus au sujet du développement moteur normal de votre enfant, consultez l’article « Est-ce que mon bébé est normal ».
Une question de sécurité?
Bien avant que votre enfant puisse faire du sport ou même marcher, il est bon de favoriser sa motricité pour sa propre sécurité. En effet, dès ses premières semaines, plus vite un enfant arrivera à soulever sa tête, moins il sera susceptible de rester coincé entre un oreiller et un barreau de lit.
La même logique s’appliquera plus tard quand il se tiendra bien droit et qu’il ne risquera plus de tomber à toute vitesse, sans mettre les mains, et en se cognant la tête.
Pour l’aider à y arriver, il est possible de lui faire faire de petits exercices qui, sans lui faire gagner des mois en apprentissage, l’aideront à développer les muscles dont il aura besoin en temps et lieu. Ces exercices varient beaucoup selon l’âge.
Quelques exercices
Pendant les trois premiers mois de votre enfant, vous pouvez déjà faire plusieurs choses pour l’aider à développer sa force musculaire. D’abord, même s’il faut le faire dormir sur le dos, pensez à poser votre bébé sur le ventre au moins une heure par jour dès la naissance en alternant le côté où il tournera sa tête. Les premiers temps, il ne bougera pas beaucoup, mais très rapidement vous le verrez tenter de lever la tête et le haut de son corps.
Mettez-le en contact avec des objets aux formes, aux couleurs et aux textures différentes. Il voudra les atteindre et les toucher, ce qui renforcera ses muscles.
Plus tard, vous pourrez l’encourager à bouger davantage dans toutes les situations : en éclaboussant dans le bain, en tapant des objets avec une cuillère de bois, en lançant un petit ballon vers lui, etc. Éventuellement, il pourra marcher, courir et enfiler des billes sur un fil!
Il est fort probable que votre enfant ait ses forces et ses faiblesses. Par exemple, il pourrait beaucoup parler et avoir moins envie de bouger et vice versa. Toutefois, si vous soupçonnez que votre enfant ne bouge pas autant qu’il devrait ou s’il a de la difficulté à tourner sa tête, n’hésitez pas à consulter votre pédiatre, un ostéopathe ou un chiropraticien qui vous conseillera sur la suite.