Les ratons dont la mère a reçu une alimentation riche en phytoestrogènes n’ont pas développer d’hypertrophie cardiaque! C’est la surprenante découverte faite par l’équipe de Christian Deschepper, chercheur à la Faculté de médecine et à l’Institut de recherches cliniques de Montréal.
L’étude a tenu compte non seulement de l’alimentation du raton, mais aussi de celle de la mère depuis le début de la conception jusqu’à la fin de la période d’allaitement.
Les résultats ont renversé les chercheurs tant l’effet de la nourriture s’est révélé considérable. Tous les rats dont la mère avait reçu une alimentation exempte de phytoestrogènes ont présenté, à l’âge adulte, une importante dilatation cardiaque, le volume de la cavité ventriculaire étant de 80 % supérieur à celui des rats dont la mère avait été nourrie avec les composés habituels.
C’est la première fois qu’une étude révèle un tel effet de l’alimentation de la mère sur le développement cardiaque du rejeton. Le même phénomène peut-il se produire chez les humains? « Les nourrissons dont la mère consomme du soya ont plus de phytoestrogènes, assure le chercheur. Il y a donc transfert chez les êtres humains et tous s’entendent pour dire que le soya est un aliment sain. »
Christian Deschepper demeure toutefois prudent et ne va pas jusqu’à conseiller aux femmes enceintes de se gaver de soya. Les diététistes en recommandent une consommation de 25 gr par jour sous l’une ou l’autre de ses formes, soit en lait, en tofu ou en fève. Apparemment, « ça ne semble mauvais pour personne », souligne-t-il.
L’hypertrophie cardiaque est l’un des facteurs de risque les plus grands de défaillance cardiaque chez les êtres humains. En Amérique du Nord, 20 % de la population risque de souffrir d’une telle défaillance après l’âge de 40 ans, alors que les maladies cardiovasculaires représentent 37 % des causes de décès.