Famille

Garde et entente partagées

La garde partagée est tellement populaire dans les tribunaux qu’elle est de plus en plus la nouvelle norme. Les spécialistes s’entendent : sa réussite est liée à des conditions de base bien particulières, dont l'entente est la clé.

Selon les chiffres de l'Institut de la statistique du Québec, une mère québécoise obtient la garde exclusive dans environ 60 % des cas de divorce et le père dans 11 % des cas. Dans 29 % des cas, c’est la garde partagée qui est retenue. Ça semble peu, pourtant la tendance est bien là et le nombre de jugements en garde partagée augmente continuellement. Au Canada, seules 12 % des ententes vont vers la garde partagée. Il faut dire qu'au Québec, avec la médiation familiale qui penche davantage vers la garde partagée, la tendance est plus forte.

C’est souvent la formule de la semaine en alternance qui est retenue, mais des dizaines d’arrangements sont possibles : 2 jours chez l'un, puis 2 jours chez l'autre, les lundis-mardis chez mamans, les mercredis-jeudis chez papa avec chacun un weekend, quatre jours par semaine avec un parent et trois jours avec l’autre, deux semaines/deux semaines, un mois chacun, une demi-année avec chaque parent ou même une année entière chez chacun d’eux en alternance!

Dans d’autres cas – plutôt rares il faut le dire -, les enfants habitent dans la même maison et ce sont les parents qui viennent vivre avec eux à tour de rôle, ou encore les parents vivent tellement près l’un de l’autre que tous deux ont des contacts quotidiens avec les enfants. C’était le cas de l’animatrice Patricia Paquin et de Mathieu Gratton qui ont été voisins pour que leur enfant se promène librement de l’un à l’autre.

Pourtant, ce n’est pas facile une garde partagée. Surtout quand le conflit entre les deux parents est palpable. C’est pourquoi plusieurs psychologues, qui ont été des leaders dans la philosophie de la garde conjointe et partagée, ont changé d'opinion après la production d'études sur les séquelles et les conséquences néfastes chez les enfants qui ont vécu une garde partagée conflictuelle.

« J’ai longtemps milité en faveur de la garde partagée, mais je suis de moins en moins convaincue que c’est la meilleure chose pour les enfants. » Pour la psychologue Geneviève Richer, il est évident que la garde partagée n’est pas faite pour être appliquée systématiquement. « Les juges ont un préjugé favorable envers la garde partagée. Trop, selon moi. Dans mes consultations, je me rends compte que les enfants de moins de 12 ans auraient avantage à passer plus de temps avec leur mère et, à l’adolescence, passer plus de temps avec le père. »

L’avocate Lynne Kassie, de l'étude Robinson, Sheppard, Shapiro, confiait au Journal du Barreau que le niveau de tension entre les deux parents est déterminant pour la suite des choses. « Ça prend beaucoup de coopération et de confiance sur une base quotidienne, mais imposer une telle garde là où les parents doivent s'entendre sur plusieurs choses de la vie de tous les jours lorsqu'il y a un manque de confiance flagrant, ça devient trop difficile. Les enfants devront parfois devenir les porte-parole et même les médiateurs, ce qu'il faut éviter. »

Avantages
  • Les pères qui ont la garde partagée passent souvent plus de temps avec leurs enfants que les pères qui n’ont qu’une garde occasionnelle.
  • Le temps et l’énergie consacrés aux enfants sont plus équitables entre les deux parents.
  • Le degré de satisfaction des parents ayant la garde partagée des enfants est souvent plus élevé que celui des parents liés par d’autres ententes en raison du temps de répit.
  • Les enfants bénéficient souvent du fait que chacun des parents séparés leur consacre plus de temps individuellement qu’avant la séparation.
Inconvénients
  • Les deux parents doivent avoir de bonnes relations malgré leur séparation. Les contacts sont fréquents, alors les occasions de chicanes sont nombreuses.
  • Les deux parents doivent demeurer près l’un de l’autre, surtout si les enfants sont d’âge scolaire.
  • Les changements réguliers de résidence peuvent perturber les enfants. Ils n’ont plus une maison bien à eux, ils habitent chez papa ou chez maman.
  • Plusieurs enfants trouvent difficile de toujours être dans les valises et ressentent une certaine pression de ne pas oublier des articles chez l’un quand il va chez l’autre parent.
  • Les enfants peuvent avoir de la difficulté à établir des liens puisqu’une semaine sur deux, ils sont ailleurs.
Suggestions
  • Établissez un calendrier précis des jours de garde de chacun des parents. Non seulement, il vous sera plus facile de vous organiser, mais les enfants trouvent rassurant de savoir où ils seront et quand.
  • Encouragez les contacts téléphoniques ou par courriel pour les plus vieux. Le sentiment d’ennui sera réduit considérablement si l’enfant demeure en contact avec l’autre parent.
  • Ne vous servez jamais de vos enfants pour passer vos messages. Privilégiez les courriels, les appels téléphoniques, les messages sur répondeurs ou encore le cahier de route qui suit les enfants chaque semaine et dans lequel on note tous les petits détails que l’autre parent doit savoir.
  • Pour tous les sujets qui ne se règlent pas par petits messages, fixez des rencontres – une fois par mois ou par 2 mois par exemple – où vous vous rencontrez autour d’un café pour discuter de ce qui peut être amélioré. En fixant ces rencontres dans le temps, chacun se prépare et contribue à l’amélioration de l’entente.
  • En autant que possible, évitez de mêler les enfants à vos animosités réciproques. Quand le conflit qui divise ses parents est évident, l’enfant risque de vivre à son tour des conflits de loyauté et se sentir « déchiré », ce qui peut engendrer des problèmes émotifs et des problèmes de comportement.

Source :ministère de la Justice du Canada, Barreau du Québec, Geneviève Richer, psychologue.

Image de Sonia Cosentino


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