En plus d’avoir un système immunitaire moins développé, les enfants absorbent plus de produits toxiques que leurs parents parce qu’ils respirent plus vite. Sachant qu’il y a plus de 4800 substances chimiques dans la fumée secondaire – dont 60 qui peuvent causer le cancer — il faut se demander pourquoi on voudrait exposer nos tout-petits à un tel danger évitable. Parce que contrairement à plusieurs autres menaces sur lesquelles on n’a aucun contrôle, dans ce cas-ci, le pouvoir est entièrement entre nos mains.
Le programme Famille sans fumée vise à mieux informer les parents québécois des risques liés à la fumée secondaire. Sur le site Web Famille sans fumée, les parents trouveront toute l’information sur la fumée secondaire pour les aider à rendre leur milieu de vie sans fumée.
Des faits qui font réfléchir
Saviez-vous que les enfants exposés à la fumée secondaire sont plus à risque de souffrir de problèmes respiratoires comme l’asthme, d’être atteints d’otites, de rhumes et même de troubles d’apprentissage? Et du côté des bébés, on parle d’un « plus grand risque de mourir du syndrome de mort subite du nourrisson », explique la Dre Christiane Laberge, l’une des porte-parole de Famille sans fumée.
Les femmes enceintes sont également touchées par la fumée secondaire, qui peut affecter le développement du cœur, des poumons, du système nerveux et du système digestif du bébé à naître, en plus de potentiellement nuire à sa croissance. Pour la future maman elle-même, le danger se traduit notamment par un plus grand risque de fausse couche ou d’accouchement prématuré.
Les enfants québécois sont plus exposés
Au Québec, 12 % des jeunes québécois âgés entre 0 et 11 ans sont régulièrement exposés à la fumée secondaire à la maison, ce qui correspond au double de la moyenne canadienne. Et si 64 % des familles canadiennes interdisent l’usage du tabac à la maison, au Québec, on ne parle que de 43 %. On a donc du chemin à faire en pour améliorer l’environnement et la santé de nos enfants, et c’est par l’information que ça commence.
La Dre Roxane Néron, autre porte-parole de Famille sans fumée, abonde dans ce sens. « Lorsque l’on explique aux parents le risque que représente la fumée secondaire pour la santé des enfants, ils sont généralement réceptifs et veulent agir concrètement pour les protéger. On suppose que beaucoup ne sont tout simplement pas au courant de ces dangers ou qu’ils ont tendance à les sous-estimer. »
Démystifier, comprendre, agir
Combien de fois avez-vous vu quelqu’un fumer sous la hotte ou près de la fenêtre, par égard aux gens qui les entourent? « Même si la démarche est positive, ces méthodes d’atténuation sont peu efficaces », explique Dre Johanne Blais, également porte-parole de Famille sans fumée. Même les filtres à air (purificateurs d'air) n'y arrivent pas. La fumée secondaire se compose de particules et de gaz. La plupart des filtres à air sont conçus pour éliminer les fines particules de fumée dans l'air, mais ils n'éliminent pas les gaz qui peuvent causer des maladies. En effet, des études ont prouvé qu’aucun système de ventilation ne permet d'éliminer les effets nocifs de la fumée secondaire. « Au fond, les gens qui souhaitent protéger la santé de leurs enfants ont un seul message à retenir et c’est de fumer dehors », conclut-elle.
La fumée secondaire se propage d'une pièce à l'autre, même si le fumeur se trouve dans une pièce fermée. Que ce soit par le bas des portes, les ouvertures prévues pour la plomberie et le câblage, ou les conduits de chauffage et de climatisation, elle se répand partout dans la maison.