Tout le monde doit retrouver sa place pour en laisser un peu à celui qui arrive. Certains frères et sœurs semblent ravis, d’autres sont agressifs, ou encore régressent. Parfois, la rivalité entre frères et sœurs augmente. Tous ces mouvements témoignent des émotions qui animent chacun d’eux. Avec la fatigue de la naissance, comment faire face à cette adaptation?
Informer dès le 4e mois
Dès que le ventre s’arrondit et que les nouvelles de la grossesse sont confirmées, les enfants peuvent être informés de cet événement à venir et c’est aussi le moment pour expliquer comment se font les enfants si la question est posée. Des livres très bien faits à ce sujet peuvent aider les parents à avoir une attitude simple et facile pour répondre aux questions. Le ventre rond est aussi une partie du corps de la mère dans lequel le frère et la sœur ont été eux aussi à un moment et donc ça leur permet de prendre conscience aussi de leur origine.
Au moment de la naissance
L’organisation autour de l’arrivée du bébé devrait pouvoir être prévue à l’avance de manière à ce que chacun se sente aussi pris en charge, même si ce nouveau bébé retient toute l’attention. Des grands-parents, des amis, des nounous peuvent être mis à contribution pour aussi entourer les autres enfants qui se sentiront peut-être négligés. La visite à la maternité est également un moment important où le bébé pourrait donner des petits cadeaux de bienvenue pour marquer son arrivée au monde. L’attitude des parents est aussi celle de la compréhension de certains enfants qui peuvent mettre du temps à apprivoiser cette nouvelle créature qui en fait ne fait que pleurer et prendre l’attention de la maman. La patience est à ce moment-là une qualité importante.
Le retour a la maison
Si à la maternité, la mère et l’enfant sont pris en charge, le retour à la maison peut être plus folklorique. Il s’agit aussi, là, de faire quelques préparations en demandant de l’aide à une mère, une belle-mère, une sœur, une voisine qui pourrait quelques heures dans la journée, décharger la maman et s’investir avec les autres enfants pour que la vie continue aussi pour eux. L’important étant d’avoir du temps avec leur mère à eux tous seuls, mais aussi de pouvoir établir avec d’autres adultes une relation pendant la période des quelques semaines après l’accouchement.
Et après?
Lorsqu’un enfant régresse, il est en train d’attirer votre attention en redevenant petit et peut refaire pipi au lit, demander des biberons, redemander les bras plus que d’habitude, etc. Le mieux est de lui donner ce qu’il demande et de ne pas lui demander d’être grand trop tôt. Si on accepte ses moments de régression, il trouvera cela moins intéressant que de retourner à ses activités. Par contre, le pipi au lit doit être regardé sans culpabilité et l’assurer que ça arrive et que ce n’est pas grave. Par contre, si cette période dure, il faut en parler au pédiatre.
L’enfant peut aussi exprimer son hostilité ou sa jalousie en tapant la mère ou le bébé; dans ce cas, on peut lui proposer de taper une poupée, par exemple. Il peut tout à fait verbaliser son mécontentement de l’arrivée de cet intrus, mais il n’a pas le droit de l’agresser physiquement. Il n’empêche que vous l’aimez toujours et c’est important de le lui dire. Cette phase peut arriver quelques mois après la naissance sous des phrases sibyllines comme « Tu ne t’occupes que du bébé » ou « Je le déteste ». La verbalisation alors est assez saine, car elle traduit l’état juste de votre enfant qui nomme sa jalousie.
Lorsque vous avez plus d’un autre enfant à la maison, essayez de passer du temps avec chacun individuellement. Pour y arriver, cela requiert de demander de l’aide extérieure et de se donner des rendez-vous dans la semaine. À long terme, chacun va retrouver sa place et aussi apprendre à partager.
La comparaison est un poison
Lorsque la fratrie s’organise petit à petit, les comparaisons peuvent apparaître et empoisonnent véritablement la vie de famille. La manière la plus intéressante est au contraire de valoriser les différences en insistant plutôt sur les qualités que chacun déploie. L’un sera plus sportif et démontrera de l’habileté avec son corps, l’autre sera plus à l’aise avec des jeux ou la patience, l’observation le mettront dans une position confortable. Chacun pourra aussi faire bénéficier aux autres de ses habiletés, en leur servant de repère intéressant à imiter. Le regard des parents est à ce moment-là primordial pour faire comprendre que la différence est une richesse pour la famille et non un terrain d’affrontement.
Lectures inspirantes
Sur les genoux de maman, par Ann Herbert Scott – Glo Coalson, Traduction Agnès Desarthe, Ed. Lutin Poche l'école des loisirs
C’est l’histoire d’une maman qui se balance sur une chaise à bascule avec son fils. Le petit garçon n’en finit plus d’aller chercher des objets pour se balancer sur les genoux de maman. Quand son petit frère se réveille, l’aîné n’est pas tout à fait d’accord pour lui laisser une place. Mais sa maman lui explique qu’il y a toujours de la place sur les genoux de maman alors tous trois peuvent se balancer tendrement. Une histoire très tendre et des dessins tout doux pour apprendre qu’une maman « se partage.
Tous les livres écrits par Catherine Dolto pour les petits enfants, dont Raconte-moi ma naissance chez Gallimard.