Tout d’abord, il faut savoir que les chicanes entre frères et sœurs, c’est totalement normal! La fratrie fait partie de l’intimité des enfants, au même titre que leurs parents. Ils cohabitent, se voient dans des moments de grande joie et de grande vulnérabilité. Comme tous les enfants ont leur tempérament et leur personnalité, il est inévitable que certains irritants surviennent.
La qualité d’une relation ne se mesure pourtant pas au nombre de conflits mais bien à la capacité de se réconcilier. Or, il va sans dire que des paroles blessantes, même une fois excusées et pardonnées, peuvent demeurer dans les souvenirs.
Idée d’activité
Pour illustrer l’effet des paroles mesquines de nos enfants envers leur fratrie, une petite technique d’impact peut être fort aidante : chiffonnez un dessin ou un mot gentil que votre enfant vous aura fait expressément pour cette activité. Puis, tentez de la déplier pour la remettre exactement comme elle était au départ. Le constat? C’est impossible. Oui, on peut toujours apercevoir le dessin ou le message mais il reste des plis dans la feuille. Ainsi, on vient de montrer à nos enfants que les paroles laissent elles aussi des traces en l’autre.
La bonne nouvelle? Les paroles bienveillantes aussi demeurent.
Plusieurs déclencheurs peuvent être à l’origine d’un conflit fraternel : l’envie, la jalousie, la rivalité, le sentiment d’injustice, un jeu qui ne se déroulent pas comme ils l’auraient souhaité, le désir d’être seul pour l’un et d’être ensemble pour l’autre, etc.
Pistes d’intervention
Intervenir? Les laisser régler leur problème seuls? Et pourquoi pas un peu des deux?
D’abord, on peut présenter à nos enfants, alors qu’ils sont calmes et disposés, les étapes de la gestion de conflit qui sont les suivantes :
1. Se calmer
2. S’exprimer calmement
3. Écouter l’autre
4. Trouver des solutions possibles pour régler le problème
5. Appliquer la solution choisie et voir si elle est efficace
6. Se réconcilier
Vous pouvez même les pratiquer via des mises en situation. Par la suite, lorsqu’ils vivront un conflit et viendront vous en avertir, vous pouvez leur rappeler les étapes (que ce soit verbalement, à l’écrit ou via des images) de la gestion de conflit et les accompagner pour les appliquer.
Au fil du temps, vous n’aurez plus à être aussi présent dans la gestion des chicanes fraternelles puisqu’ils seront en mesure d’appliquer par eux-mêmes les étapes. Et à ce moment, si l’harmonie n’est toujours pas revenue, ils pourront venir vous voir pour obtenir votre soutien.
La comparaison entre frères et sœurs
La comparaison est très fréquente entre fratrie. C’est que bien souvent, qu’on le veuille ou non, on compare nos enfants sur plusieurs aspects : leurs habiletés sportives, leur franchise, leur autonomie, leurs résultats académiques, leur écoute des consignes et j’en passe. Il n’est pas étonnant qu’ensuite, les enfants utilisent ses comparaisons à leur avantage…ou au désavantage de l’autre.
Tentons plutôt de comparer les enfants à eux-mêmes pour mettre toutes les chances de leur côté de s’estimer, d’être fiers d’eux et d’éviter de se comparer aux autres.
Les bons côtés aussi
Avoir un frère ou une sœur comporte de nombreux avantages! Les enfants issue d’une fratrie apprennent plus tôt à partager, à faire des compromis, à développer leur empathie, à s’affirmer, à gérer des conflits (tiens donc!), à accepter des consignes, à donner des consignes, alouette. Toutes ces habiletés font partie du développement social des enfants.
Également, avoir un frère ou une sœur est une source de réconfort, de protection et de complicité.
Laissons nos enfants se quereller afin qu’ils puissent arriver à gérer leurs différends de manière autonome en les ayant au préalable guider dans les méandres des relations sociales. Parce que les relations avec les autres, ce n’est pas toujours simple!
Publication initiale le 31 juillet 2017