Papa, son premier amour
Les pères ont une place de choix dans le cœur de leur fille. Après avoir voué un amour inconditionnel à leur maman, entre l’âge de trois ans à six ans, elles jetteront plutôt leur dévotion sur leur papa..
L’empreinte laissée par la relation père-fille est telle, qu’elle teintera les futures relations amoureuses des jeunes filles. En outre, plusieurs études démontrent que l’absence du père – ou la présence d’une relation toxique avec ce dernier – aurait des conséquences désastreuses à l’adolescence. Troubles psychologiques, grossesses, problèmes de dépendances, la liste est longue.
A contrario, une relation saine et équilibrée permettrait à la jeune femme de se construire une identité forte ainsi que d’entretenir des liens amoureux sains et équilibrés.
Les lunes de miel ne sont pas éternelles et, un jour, cet amour débordant, cette symbiose unique, mutera en autre chose. Une relation forte et moins fusionnelle. Souvent, c’est à l’adolescence que ce changement opère lorsque le corps change et que les sentiments amoureux naissent.
L’histoire de Simon et Léonie
Que se passe-t-il, le jour où la fille à papa donne son cœur à un autre garçon? Nous avons demandé à Simon, papa de Léonie, 18 ans, comment il a accueilli le premier copain de sa fille.
« Léonie, c’est un boute-en-train, un cœur sur deux pattes. Elle et moi, ça a toujours cliqué et nous avons toujours eu une bonne relation ». Toujours? « Pas toujours, précise Simon. Vers quatorze ans, elle a commencé à être un peu plus distante avec moi. Heureusement, je ne me sentais pas visé. Mais, même si je savais que ça finirait par s’arranger, j’ai trouvé cette période-là vraiment longue. Même si je la voyais tous les jours, ma fille me manquait ».
Le déni
Puis un jour, vers l’âge de 15 ans, Léonie est arrivée à la maison avec son premier chum. Comment papa a-t-il vécu la chose? « Comme un bombe! lance Simon en éclatant de rire. Je ne sais pas dans quel monde je vivais, mais dans ma tête, j’étais tranquille pour encore 5 ans! Le choc, tu dis. La première fois que j’ai vu le petit gars embrasser ma fille, j’ai cru que j’allais avoir un arrêt cardiaque. Après, on s’habitue et il ne faut pas trop anticiper et laisser venir les choses à leur rythme ».
La sévérité
« Pour être franc, au début, son petit ami n’avait aucune qualité à mes yeux, explique le père de famille, en toute franchise. Et à un certain point, je me suis trouvé injuste et j’ai décidé de lui laisser une chance. Une chance, parce que Léonie et lui sont encore ensemble! Aujourd’hui, je le considère presque comme un fils spirituel ».
L’équilibre
Et ta relation père-fille là-dedans, comment a-t-elle évolué? « Avec le temps, on est redevenu aussi proche qu’avant, mais différemment. On s’appelle presque tous les jours et Léonie se confie à moi lorsqu’elle a de la peine ou doit prendre certaines décisions. Et surtout, ce qui me fait le plus plaisir, c’est que lorsqu’on est ensemble, le rire est au rendez-vous, conclut Simon ».
Source : Nielsen, Linda, (2008). Bettween Fathers and Daugthers: Enriching and Rebuilding your Adult Relationship. Cumberland House Publishing. P. 256.