Catherine Lejeune, mère d’un garçon de 7 ans et féministe engagée, ainsi qu’Annie Harvey, mère de 3 garçons et rédactrice pour Maman pour la vie, témoignent.
Les retombées positives des dénonciations
Les deux femmes portent un regard positif sur l’explosion de dénonciations de l’automne 2017. « Ça nous amène à nous questionner collectivement sur nos gestes et habitudes », lance notamment Catherine Lejeune. Ce mouvement a été nécessaire, car il a forcé les personnes insensibles ou étrangères au harcèlement sexuel à prendre conscience de sa réalité.
#EtMaintenant, éduquer ses enfants sans stéréotypes
Mais que faire, pour enfin se diriger vers une équité sincère et spontanée entre les genres ? Tout comme la récente déclaration #EtMaintenant le propose, il faut continuer sur cette lancée, ne pas laisser s’éteindre toutes ces voix qui se sont levées.
L’éducation des enfants, loin des stéréotypes d’inégalité des genres, reste au cœur des moyens d’y arriver.
« J’élève mon garçon avec l’intention de lui transmettre mes valeurs égalitaires, ma capacité à être emphatique et sensible, et celle de nommer ses émotions afin qu’il grandisse en tant qu’homme respectueux et féministe », explique Catherine Lejeune. Celle-ci demeure aussi attentive aux messages véhiculés par les livres, les films et les chansons qu’ils écoutent.
Montrer le consentement à son enfant
Le respect du consentement, ça découle d’abord de l’exemple montré par les parents. « Si un enfant refuse de faire la bise ou un câlin à une autre personne, il ne faut pas l’exiger », explique Annie Harvey. Et ce, même si c’est envers un membre de la famille.
Par ailleurs, il existe des outils gratuits sur Internet, comme une affiche d’Élise Gravel dont se sert Catherine Lejeune. « Mon fils et ses ami-e-s l’utilisent pour illustrer leurs propos lorsqu’iles ont un conflit ou qu’iles discutent du consentement », ajoute-t-elle.
Expliquer le harcèlement sexuel à son enfant
« Ton corps, c’est ton corps. Ce n’est pas celui des autres. » C’est ce que transmet Annie Harvey à ses 3 garçons depuis qu’ils sont petits.
Elle explique à ceux-ci que le harcèlement sexuel consiste en « des actes ou des mots qui se rapportent au corps, à l’intimité ou au genre, et qui rendent inconfortable ». Ensuite, il revient à eux seuls de définir les paramètres de ce qu’ils trouvent acceptable à leur égard.
À l’école, les enfants sont déjà confrontés à différents degrés de non-respect du consentement, comme le souligne Catherine Lejeune. Des exemples tels que se faire pousser, être ridiculisé ou se faire chatouiller peuvent alors servir à illustrer le concept de harcèlement.
En fin de compte, éduquer les jeunes au respect de l’autre, peu importe les genres, demeure le message principal. Le mouvement #MeToo aura permis cette conscientisation face aux enjeux de consentement et de harcèlement sexuel. C’est ce qui donne espoir à Catherine Lejeune : grâce à l’éducation, les dynamiques sociales changeront et il y aura moins d’enfants subissant ou faisant subir la violence.