On ne cherche pas à qui la faute, mais on essaie plutôt de l’aider. Voyez comment.
On les croyait à l’abri du stress? Eh non! Les enfants en sont aussi de petites victimes. Mais qui dit petites victimes ne veut pas dire petite douleur. Vivre un stress chez un enfant peut avoir des répercussions sur diverses facettes de sa vie et de ses relations.
On n’a qu’à regarder l’agenda souvent ultra chargé des enfants, entre l’école, les activités parascolaires et les cours du samedi matin, et on est parfois essoufflée. Un BlackBerry avec cela? Et quand on regarde leur sac à dos qui déborde de chaque côté de leur corps frêle, on a du mal à ne pas grimacer de douleur. Autant comme image que dans la réalité, une question nous taraude : en mettons-nous trop sur leurs petites épaules?
« On a tendance à minimiser l’effet d’événements qui semblent mineurs aux yeux d’un adulte, mais qui peuvent occasionner beaucoup de tension chez l’enfant. Ces petits facteurs de stress qui se répètent de façon insidieuse peuvent mener à la catastrophe s’ils ne sont pas reconnus ni désamorcés », explique-t-on dans une brochure fort instructive de l’Association de santé mentale de Chaudière-Appalaches.
L’école, les parents, alouette!
Dans certains milieux, les enfants sont poussés par leurs parents ou d’autres membres de la famille à pratiquer une activité (sportive ou culturelle), et ce, sans avoir démontré un intérêt particulier pour cette discipline. Plus encore, ils ne sont pas simplement encouragés à participer, mais bien à gagner…
Même chose à l’école, il n’est pas simple pour un enfant d’arriver en classe et de s’apercevoir que l’attention de l’adulte en poste doit être partagée entre une vingtaine d’enfants. S’il était habitué d’être louangé à la maison pour ses moindres gribouillages, il peut trouver difficile de voir que d’autres enfants réussissent mieux que lui.
La compétition et la discipline provoquent souvent un stress important chez l’enfant. Si, en plus, les parents le poussent à performer et à n’avoir que des résultats exceptionnels, il va s’en dire que la situation s’envenime.
Le stress peut être bon ou mauvais. On peut parler de stress positif quand il est un moteur pour s’améliorer dans un esprit de saine compétition, mais devient négatif quand il est si pénible qu’il diminue même les performances à cause de ses effets néfastes.
Comme parents, on doit détecter ces signes qu’on en demande trop à notre enfant. Il est correct de « pousser » les enfants à faire toujours mieux, mais sans jamais lui laisser croire qu’on l’aime seulement parce qu’il performe. Bien sûr, la ligne est fine et délicate, mais quand on observe bien notre enfant, on sait quelles limites ne pas franchir. Autrement, on risque de voir notre enfant se laisser gruger par le stress qui peut, malheureusement, mener aussi à certaines formes de dépression.
Réagir… à sa portée!
Les enfants sont comme nous. On ne sait jamais comment on réagit face au stress. Bien souvent, selon l’agent stresseur et la situation, notre réaction diffère. L’enfant peut ressentir de la colère, de la frustration, de l’angoisse, des peurs démesurées, de la tristesse et une chute dramatique de l’estime de soi. Aussi, on remarque que les enfants stressés présentent des tics ou des signes de nervosité (trouble de l’appétit ou du sommeil, difficulté à s’endormir, tics nerveux, teint pâle, etc.)
Quoi faire?
Si on se rend compte que notre enfant vit un stress de performance, on doit l’aider. C’est à nous de renverser la situation avec lui.
Il doit savoir qu’on est là pour l’aider :
- à verbaliser comment il se sent. On l’amène à se confier et à nous dire comment il se sent. De notre côté, on l’écoute sans essayer de trouver des solutions immédiatement. Notre enfant doit sentir qu’il est capable de partager ces confidences sans être jugé. On ne minimalise pas ses émotions.
- à trouver des façons de réduire le stress. On identifie des stratégies pour favoriser la détente. Aussi, si on remarque que notre enfant est stressé par ses résultats scolaires, il serait aussi bon pour nous d’analyser notre propre rapport à la performance. Pourquoi en demande-t-on autant à notre enfant? Est-ce démesuré? Comment l’encourager à viser haut sans le stresser?
Aussi, il faut savoir que si nous, comme parents, on est stressés, il y a de fortes chances que notre enfant le devienne aussi. Il vaut mieux trouver des façons de gérer notre propre stress. Et se rappeler qu’on a tous besoin d’un peu de lest déjà que notre société roule à un rythme effréné. Sommes-nous capables de préserver nos enfants encore un peu de ce feu roulant? On a déjà peu de moments pour s’adonner à des activités non dirigées, planifiées et encadrées. À quand remonte votre dernière journée de flânerie familiale intensive? Et si on laissait un peu de place à l’improvisation au lieu de vouloir tout contrôler?