Simon a 5 ans et est très immature pour son âge. Ses parents croient qu’une année de plus en CPE lui permettrait de mieux se développer et d’être davantage prêt pour la maternelle.
Mathilde, 5 ans et demi, s’exprime avec difficulté, préfère faire des signes plutôt que d’utiliser la parole, mais adore être en contact avec d’autres enfants. Mathilde a une dysphasie mixte (trouble du langage expressif et réceptif).
Les parents de Simon et Mathilde sont inquiets pour l’entrée en maternelle de leur enfant et se demandent s’ils devraient retarder l’entrée scolaire de leur enfant et ce qu’ils doivent faire pour entreprendre cette démarche.
Retarder l’entrée scolaire
On parle ici d’une forme de dérogation scolaire, mais à l’inverse. Cette démarche est entreprise quand l’on remarque une grande différence entre le développement d’un enfant et son groupe d’âge. Cette recommandation est très rare, tout comme la dérogation scolaire, et est généralement faite lors de problématiques graves telles que le retard intellectuel sévère et profond ou de certains syndromes génétiques.
Pourquoi cette démarche est-elle rare?
C’est qu’il ressort de la littérature qu’il est plus avantageux pour un enfant, quel que soit son niveau de développement, de suivre un groupe d’élèves de son âge plutôt que d’évoluer dans un groupe d’enfant plus jeune, même si le niveau de développement est semblable. Le but de l’intégration d’un enfant handicapé est de le placer dans le niveau scolaire lui permettant de faire des apprentissages le plus normalisant possibles pour son âge et sa condition. L’enfant qui se retrouve avec des enfants de son âge a plus de chances de développer des habiletés et faire des apprentissages qui correspondent à ce qui est attendu pour son âge. Cela facilite alors son développement général et son intégration sociale. Pour ce qui est des aspects académiques, des recommandations peuvent être faites à cet effet et l’enfant peut bénéficier d’un intervenant qui lui permettra de suivre le programme scolaire et le faire évoluer dans ce domaine. La classe spéciale est, de plus, une option envisageable si le développement de l’enfant exige davantage de support. Ces deux solutions d’intégration sont favorisées avant d’envisager un report d’entrée scolaire.
Advenant le cas d’un enfant immature, il y a de fortes chances qu’il mature davantage en étant avec des enfants de son âge qui se comportent tel qu’attendu plutôt que d’être en contact avec des enfants plus jeunes ayant des comportements moins appropriés pour son âge.
Mais si des doutes subsistent face au développement et à l’entrée scolaire de votre enfant, vous vous devez de consulter et de vous faire conseiller.
Quoi faire comme démarche?
Une évaluation complète du développement de votre enfant sera faite. Son langage, sa socialisation, sa motricité fine et globale ainsi que les aspects affectifs et comportementaux sont susceptibles d’être évalués. Bien qu’il n’y ait pas de normes spécifiques établies par l’OPQ à cet effet, l’enfant doit malgré tout se démarquer significativement de la moyenne dans l’ensemble des aspects évalués en présentant des déficits importants. Suite à cette évaluation et aux conseils des divers spécialistes gravitant autour de la famille, le psychologue émettra des recommandations. Les parents ont par la suite la tâche de contacter leur commission scolaire et voir avec elle la possibilité de retarder l’entrée de l’enfant.
La notion de préjudice est à la base de toute décision concernant un report scolaire. Est-ce que le fait d’entrer à la maternelle va causer un préjudice à l’enfant et, vice versa, est-ce que le fait de retarder son entrée lui nuira éventuellement? Le spécialiste doit garder cette notion en tête, car elle guidera l’ensemble de ses recommandations futures.
Votre pédiatre et un psychologue spécialisé pour enfant sont les spécialistes à consulter pour entreprendre ce type de démarche. De plus, tout autre spécialiste suivant déjà le dossier de votre enfant peut vous fournir conseils et recommandations. Un travail d’équipe est souhaitable dans ce type de démarche dans le but de favoriser le développement scolaire et personnel de votre enfant.
Étant une démarche relativement rare, il existe peu de ressources sur le sujet. Malgré tout, il vous est possible d’obtenir davantage d’information auprès de votre commission scolaire ou d’un psychologue de votre région.
Pour trouver un spécialiste dans votre région, vous pouvez joindre l’Ordre des Psychologues du Québec (OPQ). N’hésitez pas à les contacter!