L’école alternative est là dans le but de replacer les jeunes au cœur du programme. Les enfants sont d’abord des enfants, ensuite des élèves. Le réseau des écoles alternatives du Québec ne cesse de se développer, et depuis septembre, une nouvelle école primaire s’est jointe au réseau à Delson.
Née de l’initiative et du travail de la comédienne et maman Jacynthe René, l’école des Cheminots offre maintenant l’école alternative de la maternelle à la quatrième année. Mamanpourlavie l’a rencontrée pour qu’elle nous parle de son projet éducatif.
Mamanpourlavie : Jacynthe, comment vous est venue l’idée de lancer une école alternative ?
Jacynthe René : Pour être honnête, c’était pour des raisons très égoïstes. Mon fils Louis avait trois ans à l’époque, et je me suis mise à penser à l’école rêvée pour lui. Je souhaitais qu’il puisse se sentir bien à l’école et qu’on le laisse être un enfant avant tout.
MPLV : Connaissiez-vous déjà les écoles alternatives ?
JR : Pas personnellement, mais j’ai commencé à faire des recherches, à visiter des écoles et à parler à des gens impliqués dans le réseau des écoles alternatives. La réponse de certains professeurs et parents a été immédiate. Il y avait beaucoup de personnes qui souhaitaient, comme moi, que l’école soit un prolongement de la maison plutôt qu’un endroit où on laisse nos enfants sans savoir ce qui se passe dans leur journée. J’ai aussi eu une conversation avec la mère de Guillaume Lemay-Thivierge, qui a mis sur pied ce type d’école pour son fils quand il était plus jeune.
MPLV : Et ça vous a convaincue?
JR : Oui, tout à fait. Il me restait maintenant à passer le mot en parlant à d’autres parents intéressés. Assez rapidement, notre groupe a grandi. On se rencontrait dans ma cuisine pour discuter et faire nos réunions. Quand des gens ont un projet commun qui leur tient à cœur, les choses avancent plus vite !
MPLV : Maintenant que le projet s’est réalisé, pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement de l’école alternative des Cheminots ?
JR : Ce qui est primordial à cette école, c’est qu’on crée un environnement sain pour les enfants. On respecte leur rythme, on les implique et on les stimule dans un milieu sans stress. On les laisse être des enfants avant toute chose. De plus, les parents sont des co-éducateurs, c’est-à-dire qu’ils jouent un grand rôle dans le quotidien de leurs petits. Ils sont impliqués dans l’école, sont les bienvenus dans les classes pour offrir un coup de main au professeur et observer du même coup leur enfant « au travail ». C’est un esprit communautaire, où tout le monde s’entraide et exploite son plein potentiel selon ses goûts, intérêts et talents individuels.
MPLV : Comme on dit, ça prend un village pour élever – et éduquer - un enfant…
JR : Tout à fait, et c’est là la beauté de l’école alternative. On encourage les parents à faire partie intégrante de la vie scolaire de leurs enfants. Quand tout le monde travail ensemble en ayant l’enfant en priorité, il n’y a pas de limites à ce qui peut être accompli. Ce qu’il y a aussi de super intéressant, c’est que tous les mercredis après-midi sont consacrés à des ateliers de parents, qui partagent leurs connaissances dans à peu près n’importe quel domaine. Que ce soit pour enseigner l’anglais, donner des trucs de danse, partager un hobby, tout est là.
MPLV : Pouvez-vous nous donner une idée du déroulement de la semaine à l’école des Cheminots ?
JR : Chaque lundi, les enfants font eux-mêmes leur horaire de la semaine, puis le font autoriser par le professeur. Certaines choses sont évidemment obligatoires, mais il y a beaucoup d’options offertes et chacun choisit ce qui l’intéresse. Si un enfant de 1re année veut assister à la présentation d’un élève de 4e année parce qu’il est intéressé par le sujet dont il sera question, c’est permis. On encourage l’interaction entre jeunes de différents âges.