Le jugement
La réponse à cette interrogation est «ça dépend». Au Québec, aucune loi ne régit l’âge minimum prévu pour rester seul à la maison. Seul le jugement des parents prévaut. Au-delà de la question de l’âge, on doit s’attarder à la maturité de l’enfant et à sa capacité de veiller à sa propre sécurité. Ceci dit, si un incident survenait et que le tribunal venait à conclure que votre enfant était trop jeune pour être seul, vous pourriez être accusé de négligence. Il faut donc faire montre de discernement.
Se poser les bonnes questions
Si la volonté de rester au domicile vient de l’enfant lui-même, selon son caractère, vous pouvez considérer l’option en analysant certains paramètres: Puis-je lui faire confiance? Est-ce qu’il saurait réagir ou agir en cas de situation critique (blessure, tremblement de terre ou autre)? Est-il de nature craintive? A-t-il suivi son cours de Gardiens avertis? Si la réponse à toutes ces questions est «oui», l’option est sans doute à considérer.
Un cours pour accroître le sentiment de sécurité
Le cours de Gardiens avertis, destiné aux jeunes de 11 à 15 ans, est un outil supplémentaire pour réduire au maximum les risques réels et les inquiétudes des parents et des enfants. Le cours, d’une durée approximative de 8 heures, enseigne aux participants les techniques de secourisme et renforce leur sentiment de responsabilité.
Lentement, mais sûrement
Sur le chemin de l’autonomie, en fonction de l’âge, on peut commencer par faire une transition en escalier. On débute en laissant l’enfant seul quelques minutes, une heure, puis deux, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’une confiance mutuelle (parent-enfant) s’installe.
Une liberté contrôlée
«Seul à la maison» ne veut pas dire «libre de tout faire». Il est important, tant pour le parent que pour l’enfant, d’imposer des limites. Une liste précise de ce que peut et doit faire l’enfant doit être dressée, avec son aide: Peut-il inviter un ami, jouer dehors, aller au parc, répondre à la porte, etc.? En prenant part aux paramètres qui définissent cette nouvelle étape de sa vie, le jeune se sentira considéré et sera plus enclin à respecter les consignes.
Puisque l’oisiveté est la mère de bien des petites bêtises, au-delà des règles, il faut occuper l’enfant. On peut lui préparer une petite liste de tâches à effectuer dans la journée: faire ses devoirs, éplucher quelques légumes pour le souper, plier des vêtements, etc.
Aussi et, surtout, il faut s’informer de ce qu’il compte faire lors de sa journée. S’il aime lire, on peut passer faire le plein de livres à la bibliothèque. S’il aime peindre, on s’assure qu’il a tout le matériel nécessaire pour pratiquer son art.
Un retour quotidien
Quotidiennement, au souper par exemple, on fait un retour sur sa journée et on reste à l’écoute de ses besoins, de ses craintes et de ses envies pour la suite des choses. Qui sait, après quelques jours seul à la maison, votre enfant voudra peut-être retourner au service de garde.
Surveillance à distance, «oui» ou «non»?
Il existe aussi des systèmes de caméras qui permettent une surveillance permanente et à distance. En plus d’entendre ce qui se passe dans la pièce, vous pouvez aussi parler et interagir avec l’enfant. Bonne ou mauvaise idée? Les opinions sont mitigées, mais quoi qu’il en soit, il impute à chaque parent de convenir si c’est une solution raisonnable ou non.
Un petit contrôle ponctuel
Pour vous assurer que tout se passe bien, vous pouvez demander à votre enfant de vous appeler toutes les heures ou mandater une personne qui effectuera quelques visites ponctuelles.
Source: Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.