Un vocabulaire beaucoup plus riche, mais un comportement qui laisserait à désirer : selon une étude américaine, un enfant mis en garderie avant son entrée en collectivité n'en tire pas que des bénéfices. Les enfants gardés dans de bonnes conditions avant leur entrée en maternelle ont plus de vocabulaire que ceux gardés dans des conditions moins favorables. Cependant, plus les enfants passent de temps en garderies collectives avant la maternelle, plus ils souffrent de troubles du comportement par la suite : bagarres dans la cour, désobéissance et insolence.
Toutefois, ces facteurs seraient secondaires dans le développement de l'enfant par rapport au facteur de prédiction que représente la qualité de l'éducation parentale. Ces résultats, publiés lundi, sont le fruit de la plus vaste étude menée aux États-Unis sur la question de la garderie d'enfants et sur celle de leur développement.
Au total, ce sont 1364 enfants qui ont été suivis depuis leur naissance, dans le cadre d'une étude menée par les Instituts nationaux de santé. Les experts ont cherché à savoir si les caractéristiques observées entre la maternelle et l'âge de huit ans étaient toujours présentes à 10 ans et à 11 ans. Selon leurs résultats, le vocabulaire et les modes de comportement de ces enfants restaient stables, alors que bien d'autres signes disparaissaient. Le phénomène de garde étudié concerne toute autre personne que la mère, lorsque la prise en charge a été d'au moins dix heures par semaine, y compris le père, les grands-parents et n'importe quel proche.
Le lien entre bon niveau de garde et bon vocabulaire se retrouve à l'âge de 11 ans quel que soit le temps passé en garderie et le type de garde observée. Par ailleurs, les enfants en contact plus tôt avec le langage adulte présentaient un vocabulaire plus riche. Mais les bonnes conditions de garde n'étaient pas associées à un meilleur apprentissage de la lecture. Selon les chercheurs, le manque de formation des adultes responsables pourrait expliquer en partie les problèmes de comportement observés chez les enfants, tout comme le manque de temps à consacrer à ce genre de problèmes.
L'étude est publiée dans le numéro actuel de la revue Child Development. Selon les auteurs, ces différences de comportement nécessitent des études plus approfondies, notamment dans les classes et sur les aires de jeu.
Source : Associated Press et National Institute of Child Health and Human Development, 26 mars 2007