Le Québec a reçu ses premières bordées de neige et nos sorties en voiture deviennent une source de stress. Pourtant, c’est possible de garder son calme et même d’être rassurée en respectant quelques règles de conduite hivernale!
Le freinage
Puisque le freinage prend toute son importance dans des conditions routières difficiles, commençons par expliquer quelques règles de bas. Par exemple, notre pied droit devrait toujours être en position verticale, le talon au plancher et non complètement appuyé contre la pédale. « On peut de cette manière freiner beaucoup plus doucement et donc ne pas déclencher l’ABS, ce qui permet de freiner sur une plus courte distance », explique Guy Lahaie qui effectue entre autres des tests de conduite pour les fabricants de pneus et qui a déjà été professeur de conduite.
Pour être en mesure de juger si l’on doit ou non employer la méthode suggérée par M. Lahaie lorsque les conditions de la route sont mauvaises, il faut d’abord comprendre l’utilité des freins ABS.
Le but principal des freins antiblocages (ABS – anti-block system) est de garder le contrôle du véhicule pendant un freinage d'urgence et non de réduire la distance de freinage. L’ABS relâche légèrement les freins alors que des freins conventionnels bloquent les roues complètement, l’ABS permet donc de garder la maîtrise du véhicule tout en évitant l’obstacle devant nous.
Il faut donc tenir compte de cet élément sur une route enneigée ou glacée, puisque la distance d'arrêt est plus longue avec un système ABS qu'avec les freins conventionnels : les roues n’étant pas bloquées, elles tournent, demeurent sur la surface comme si elles « flottaient ».
Selon M. Lahaie, sur ces surfaces glissantes, « on privilégie ce qu’on appelle le freinage au seuil : il faut freiner plus tôt et, tout en maintenant le talon au sol, on applique doucement les freins et on retient notre pied. Comme si on pressait une orange pour en extraire le jus ».
D’ailleurs, il vaut mieux éviter le pompage des freins – que nous sommes plusieurs à faire par réflexe –, parce qu’il déstabilise la voiture et peut donc nous faire perdre le contrôle.
La conduite
Avant même de prendre la route, on tâche de s’informer sur l’état des routes et autoroutes qu’on doit emprunter : pour obtenir ces informations, on peut appeler le 511, la ligne-info du ministère des Transports. On peut également consulter la section État du réseau routier en direct du site internet du ministère.
Pour le volant, les professionnels recommandent la position des mains à « 9h et 3h » et non « 10h et 2h », comme le recommandaient auparavant les professeurs de conduite. Cette position permet de manœuvrer pour faire faire un demi-tour complet à la voiture sans que l’une des deux mains lâche le volant. De plus, signale M. Lahaie, on évite ainsi de recevoir ses propres bras en plein visage si le coussin gonflable se déploie.
Et si on a l’impression que la partie arrière du véhicule « patine », il faut tout simplement garder l’œil sur la direction dans laquelle on veut aller, répond Guy Lahaie!
Les pneus
On comprend facilement que l'adhérence des pneus sur la route détermine l'efficacité des virages, du freinage et du comportement général du véhicule. La capacité d’adhérence des pneus d’hiver étant plus élevée que celle des pneus d’autres catégories, ils sont fortement recommandés par les spécialistes de la conduite, d’autant plus que les pneus quatre-saisons sont interdits depuis 2008 au Québec durant la saison hivernale qui va du 15 décembre au 15 mars.
Vérifiez leur pression et, si nécessaire, ajustez-la au niveau prescrit par le fabricant. La pression des pneus diminue de 1,5 pouce pour chaque baisse de 5 °C (9 °F) de la température.
Bancs de neige et stationnement
Se stationner en plein hiver est une tâche qui devient tout un casse-tête après une tempête!
Alors, si vous devez vous rendre à Montréal – qui est probablement la ville où la circulation et le stationnement sont les plus pénibles – vous pouvez prévenir en consultant la carte dynamique des opérations de déneigement qui contient des informations sur les places de stationnement.
Pourquoi ne pas conserver en permanence un traîneau léger dans la voiture? Ainsi, si vous devez garer la voiture assez loin de votre destination et que vous êtes forcée de marcher sur une bonne distance avec les enfants, la promenade sera moins pénible… et sera même amusante pour les enfants!
Et si vous êtes découragée à l'avance par la longue recherche d’un stationnement, la meilleure option demeure les transports en commun. Si on arrive de loin, on combine métro et automobile, en laissant la voiture dans un stationnement incitatif de la STM (Société de transports de Montréal).
Une panne ou un enlisement, que faire?
Encore ici, il vaut mieux prévenir que guérir… L’idéal est d'avoir une trousse de secours bien garnie en tout temps dans le véhicule. On s’assure aussi d’avoir à portée de la main le numéro de téléphone du CAA (si on est membre) ou de notre garagiste préféré pour qu’il nous aide à trouver un service de remorquage dans la région où on est en panne.
Saviez-vous qu’il faut laisser une fenêtre légèrement entrouverte lorsqu’on est prise dans la neige? Il est important que l’habitacle du véhicule reste aéré, puisqu’en faisant fonctionner le moteur et la chaufferette pour se garder au chaud, on peut s’intoxiquer au monoxyde de carbone!
Les indispensables avant de prendre la route cet hiver
- Des pneus d’hiver appropriés
- Inspecter ou remplacer les essuie-glaces
- Vérifier le niveau des liquides
- Faire tester la batterie
- Surveiller la pression des pneus
- Inspecter tous les feux
- Utiliser de l’antigel de canalisation d’essence
- Préparer une trousse d’urgence d’hiver pour la route
La trousse de secours
- Des petites bouteilles d’eau en plastique (remplacez-les tous les six mois)
- Des aliments non périssables, très énergétiques, comme des tablettes nutritives, des noix ou des fruits secs.
- Une couverture (une couverture de survie, de préférence)
- Des allumettes et une bougie, avec un contenant métallique profond qui permettra d’obtenir de la lumière et de la chaleur pour faire fondre la neige
- Une lampe de poche et des piles de rechange, ou une lampe de poche à manivelle
- Un sifflet, pour attirer l’attention
- Une trousse de premiers soins (qui devrait contenir, notamment, un couteau pour couper une ceinture de sécurité)
- Une petite pelle
- Un grattoir muni d’une brosse
- Une hache ou une hachette
- Une carte routière et une boussole
- De l’antigel et du liquide lave-glace
- Un câble de remorquage
- Des câbles de démarrage
- Un extincteur
- Une lanterne d’avertissement ou des fusées éclairantes
- Un couteau suisse
- Un pneu de rechange
- Les numéros de téléphone en cas d’urgence