De nouvelles recherches sur les jeunes piétons, effectuées par SécuriJeunes Canada, démontrent que nos rues résidentielles seraient plus dangereuses pour les enfants que nous le pensons. Un plus grand nombre de collisions impliquant de jeunes piétons surviennent dans les rues résidentielles qu’à n’importe quel autre endroit. Et le risque augmente avec la vitesse à laquelle roulent les voitures.
Les collisions avec un véhicule constituent la principale cause de blessures mortelles chez les enfants canadiens de moins de 14 ans. Chaque année au Canada, environ 2 400 enfants sont grièvement blessés à la suite de tels incidents et une trentaine d’autres en meurent. Au Québec, pour la période de 2000 à 2005, 54 piétons âgés entre 0 à 14 ans sont décédés à la suite d’une collision avec un véhicule, soit près de 10 par année. Heureusement, toutes les victimes ne meurent pas, même si elles sont parfois grièvement blessées. En effet, pour la même période, 606 jeunes piétons québécois ont dû être hospitalisés à la suite d’une collision avec un véhicule, soit en moyenne 100 par année. Ainsi, pour chaque piéton de 14 ans ou moins qui décède à la suite d'une collision avec un véhicule, il y a, pour la même tranche d’âge, 10 victimes qui doivent être hospitalisées.
Les jeunes piétons qui décèdent sont en général des garçons âgés de 10 à 14 ans qui traversaient la rue à une intersection située dans un rayon de cinq kilomètres de leur maison. La plupart des collisions se produisent entre 15 h et 18 h, soit aux heures de pointe qui coïncident avec la fin de la journée de travail.
Rien ne sert de courir…
Les recherches ont démontré qu’un enfant frappé par une voiture roulant à 50 km/h avait 80 % de risques d’en mourir. En comparaison, un enfant frappé par une voiture roulant à 30 km/h a jusqu’à 95 % de chances de survivre. D’après les résultats d’un récent sondage effectué par Harris/Decima pour SécuriJeunes Canada, 14 % des automobilistes canadiens admettent dépasser la limite de vitesse de 10 km/h ou plus dans les zones résidentielles. Sachant que la limite de vitesse dans les zones résidentielles varie entre 40 et 50 km/h, cela se traduit donc par des vitesses d’au moins 50 à 60 km/h. Parmi les personnes admettant dépasser la limite de vitesse dans les zones résidentielles, 52 % utilisent leur véhicule tous les jours, entre 15 h et 18 h, et mettent potentiellement en danger les enfants qui jouent dans la rue.
Respecter la loi
La loi exige qu’on respecte la limite de vitesse permise. Malgré que la limite de vitesse dans la plupart des zones résidentielles soit de 50 km/h, les recherches indiquent que piétons et voitures peuvent coexister de façon relativement sécuritaire lorsque les voitures roulent à une vitesse de 30 km/h ou moins.
D’après le sondage effectué par Harris/Decima pour SécuriJeunes Canada :
74 % des conducteurs seraient favorables à une loi qui établirait à 30 km/h la vitesse maximale permise dans les zones résidentielles s’ils savaient que cela renforcerait la sécurité des enfants.81 % des Québécois et 85 % des résidents des provinces atlantiques appuieraient une telle loi, par rapport à seulement 66 % des Ontariens.
Pourquoi se presser?
SécuriJeunes Canada incite les Canadiens à contribuer à rendre nos quartiers résidentiels sécuritaires pour les piétons :
Une simple réduction de vitesse de 11,6 km/h peut réduire de 50 % le risque de frapper un piéton.Le programme Voiture Pilote invite les automobilistes canadiens à s’engager à respecter la limite de vitesse dans les quartiers résidentiels. En échange de cet engagement, ils auront droit à un autocollant « Dos d’âne mobile ». Pour plus d’information sur ce programme, visitez leur site.Les citoyens peuvent se mobiliser pour faire changer les règlements municipaux de leur municipalité, plus précisément pour que soit abaissée la limite de vitesse dans les quartiers résidentiels et pour que l’aménagement urbain tienne davantage compte de la sécurité des piétons. Par ailleurs, l’application rigoureuse des limites de vitesse ainsi que la mise sur pied de mesures visant à faciliter les déplacements à pied (une option écologique) obligeraient les automobilistes à ralentir.
Source : SécuriJeunes