À une peur de l’avenir et du sort de la planète s’est ajoutée celle de contracter le fameux virus que l’on connaît tous trop bien. Et vous, avez-vous très peur de tomber malade?
Une pandémie mondiale n’a bien sûr rien d’un scénario ordinaire, et il est donc tout à fait normal qu’une telle situation crée une certaine dose d’angoisse chez la majorité des gens. Toutefois, si cette anxiété prend trop de place dans nos vies, occupe toutes nos pensées, nous empêche de dormir et même de vaquer à nos occupations quotidiennes, ça peut rapidement devenir très problématique. C’est le défi auquel les personnes hypocondriaques sont particulièrement confrontées depuis le début de l’épopée de la COVID-19.
Hypocondrie et cybercondrie
Avec la multitude d’information qui fourmille sur « les Internets » et leur accessibilité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, s’autodiagnostiquer n’a jamais été aussi facile… ni aussi dangereux. En effet, lorsqu’on recherche la signification d’un symptôme sur Google, n’importe lequel, on finit, la plupart du temps, avec une tumeur au cerveau ou un cancer quelconque. Cette manie de l’autodiagnostic en ligne, c’est ce qu’on nomme la cybercondrie. Si on a tous déjà succombé à l’appel du Web à l’apparition d’un symptôme inusité, on ne passe pas tous des heures à éplucher tous les sites disponibles et à se convaincre du pire. C’est le cas des véritables hypocondriaques, qui vont même jusqu’à multiplier les visites chez le médecin et les seconds avis lorsqu’on leur annonce qu’ils n’ont aucun problème de santé, convaincus qu’il s’agit de mauvais diagnostics.
En tout, on estime qu’entre 6 % et 13 % de la population souffrirait de ce syndrome qui, s’il peut parfois faire son apparition à l’adolescence, se présente surtout à l’âge adulte. On sait cependant qu’un enfant avec des parents très anxieux a beaucoup plus de chances de développer, lui aussi, de l’anxiété en grandissant. Il importe donc, si vous souffrez d’hypocondrie, d’aller chercher l’aide nécessaire pour calmer vos angoisses, non seulement pour votre propre bien-être, mais aussi celui de vos enfants.
Les solutions
Comme il s’agit avant tout d’un mal psychologique, la première étape est d’accepter cette condition, chose qui peut s’avérer plutôt complexe puisque les hypocondriaques sont si convaincus d’être malades qu’ils ressentent de véritables symptômes et souffrent de divers maux physiques. Il peut donc être difficile pour eux d’accepter que la cause de leur souffrance est tout simplement psychologique, d’où l’importance de faire preuve d’empathie, aussi bien pour le médecin que pour l’entourage. Avoir recours à l’aide d’un psychologue ou d’un psychiatre peut aussi bien sûr s’avérer grandement bénéfique, tout comme la pratique de la relaxation et de la méditation et, bien entendu, l’essentielle prise de distance avec Google et les médias.