Santé

Différencier un besoin d'un désir chez mon enfant

Lorsque Brandon entre le matin à la garderie, il bouscule les autres et fait une crise pour retourner à la maison. Par la suite, il est maussade, refuse de collaborer et veut tout décider. Il veut avoir les jouets pour lui seul et être le premier en tout. Il monopolise toute l’attention de l’éducatrice qui doit intervenir constamment auprès de lui pour lui répéter les consignes et les règles. À la maison, Brandon décide quand se coucher (vers 22h30), comment se coucher (en écoutant un film qu’il choisit) et décide également où il dort (dans le lit de ses parents, couché entre eux deux). Brandon décide quand ils mangent, où ils mangent et quoi manger. Lorsqu’ils ont acheté cette nouvelle maison, ils ont dit à Brandon qu’elle était à lui, que c’était « sa » maison. Quand les choses ne se déroulent pas comme il l’entend, Brandon les menace de les mettre dehors de « sa » maison. Les grands-parents de Brandon et sa tante Ginette se trouvent récemment toutes sortes de prétextes pour ne plus le garder.

Tous les désirs de Brandon sont satisfaits à la maison. Ses parents ne l’ont pas préparé à vivre en société. Il n’a pas appris que les autres existaient et que parfois c’est à l’autre de choisir ou d’être le premier. Un enfant a-t-il besoin d’avoir tout ce qu’il demande? A-t-il besoin d’avoir tout ce que les autres ont? A-t-il besoin d’être heureux tout le temps? Comme c’est difficile parfois de refuser un plaisir, un jouet, une permission!

Pourquoi est-ce si difficile de dire NON?

Premièrement n’est-ce pas dans la nature de vouloir faire plaisir à ceux qu’on aime? Deuxièmement se pourrait-il qu’on ait peur de dire NON? Peur de frustrer, de choquer, peur d’avoir une crise, peur de décevoir, de peiner, peur de ne plus être aimé….Peur de ne pouvoir supporter sa déception? Y a-t-il chose plus difficile que de voir souffrir nos enfants? Si son chat meurt, on s’empresse de le remplacer pour ne pas le voir souffrir, pour ne pas qu’il ait de peine. La peine et le deuil font pourtant partie de la vie au même titre que la joie et le bonheur. La souffrance, les peines et les deuils font partie intégrante de la vie; les protéger de cela, c’est les priver d’une partie de leur vie, d’une partie d’eux-mêmes qui va les rendre plus solides, plus humains et plus sensibles aux autres. Veut-on vraiment priver nos enfants de cette réalité, de cette richesse?

Comment différencier besoins et désirs?

Manger, c’est un besoin, manger des frites, un désir. Dormir, c’est un besoin, se coucher tard, un désir. S’exciter pour un enfant, c’est un besoin ; passer trois heures au parc, un désir. Les besoins se doivent d’être satisfaits le plus tôt possible sinon, le retardement de leur satisfaction peut nuire au développement de l’enfant. Brandon a besoin de limites qui le sécuriseraient, qui lui indiqueraient où s’arrêter comme des stops aux coins de la rue. Cette absence de sécurité nuit à son développement. En plus de se sentir sécurisé, un enfant a besoin de se sentir aimé, capable, compétent, libre de faire certains choix et besoin de plaisir avec ceux qui prennent soin de lui. L’estime de soi se bâtit chez l’enfant lorsque nous répondons à ses besoins. Lorsque les parents satisfont les besoins physiques et affectifs de l’enfant, ce dernier a le sentiment d’être important. Quant aux désirs, le rôle du parent est de les entendre et de les reconnaître sans tous les satisfaire.

Emilio réclame régulièrement des frites. Lorsque je lui dis « Je sais Emilio que tu adores les frites; si je t’écoutais, on en mangerait au déjeuner, dîner et souper tellement t’aimes ça. Tu sais quoi? J’aimerais ça t’en faire livrer un plein camion! Chez nous, on fait attention à notre santé. Une fois de temps en temps, c’est suffisant. » Emilio se dit : « Je n’ai pas des frites autant que je le veux, mais j’ai une mère qui me comprend. »

Lorsque je dis à Jade, frustrée qu’on quitte le parc pour venir manger « Je sais Jade, tu es frustrée qu’on parte, tu passerais tes journées et tes nuits au parc si je t’écoutais. Tu t’amuses tellement ici. On doit rentrer pour le dîner. » Jade se dit : « Je ne peux pas rester au parc, mais j’ai un père qui me comprend. »

À Laurence qui réclame un conte, je peux répondre, après avoir entendu et reconnu son désir « Tu en auras un ce soir avant de dormir. » À Pierrot qui demande de jouer aux échecs « Oui, samedi, ce sera possible. » À Anne qui vous demande un jeu dispendieux « À ta fête ou à Noël, peut-être » et à Laurie qui demande une petite sœur « Peut-être un jour, peut-être jamais. »

Ces enfants apprennent ainsi à retarder la satisfaction de leurs désirs et cela leur apprend aussi à attendre et à persévérer. Ce qui leur sera utile pour leurs apprentissages scolaires, entre autres. L’enfant apprend ainsi la réalité de la vie. Certains de ces désirs seront satisfaits, d’autres non. Quelques-uns rapidement, d’autres dans très longtemps et peut-être jamais. Lorsque ses désirs sont entendus et reconnus, votre enfant se sent important, compris et aimé. Ce sentiment a beaucoup plus de prix à ses yeux que les jouets achetés pour éviter une crise ou pour avoir la paix. De plus, se sentir important, compris et aimé, ça, c’est un besoin. S’il se sent compris, il accepte beaucoup mieux le « NON » et les limites que vous lui imposez. Puisque vous êtes un modèle, à son tour votre enfant saura dire « Non » à ce qui n’est pas bon pour lui dans le futur.


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