Santé

Toi qui m'a tant fait grandir

Cette année évoquera sans aucun doute pour moi un seul nom, si puissant et si fort, que je suis persuadée que le jour de ma mort, je vais répéter ces cinq lettres avec autant d’amour « Jacky »...

C’est la fin de l’année et le temps est venu de faire le bilan. Quel souvenir vais-je garder de l’année 2004? Dans trente ans, lorsque je vais repenser à cette année, que me viendra-t-il à l’esprit? Cette année évoquera sans aucun doute pour moi un seul nom, si puissant et si fort, que je suis persuadée que le jour de ma mort, je vais répéter ces cinq lettres avec autant d’amour « Jacky »...

Jacky est un jeune garçon de 18 ans d’origine haïtienne. Il étudiait à l’école internationale, il parlait couramment 4 langues, il était tireur élite dans les scouts et aspirait à devenir médecin et à faire partie de l’équipe de Médecins Sans Frontières. Il a immigré au Québec à l’âge de 6 ans avec son père et sa sœur, alors que sa mère est demeurée en Haïti. Sa situation familiale était très peu reluisante et on peut affirmer que depuis son arrivée ici, il était en quelque sorte laissé à lui même.

Jacky souffrait d’un virulent cancer des os. On avait dû lui amputer le bras droit. Depuis le mois de mai dernier, il savait que ses jours étaient comptés et que la science ne pouvait plus rien pour lui. Avant de mourir, Jacky avait un rêve, celui de revoir une dernière fois sa mère et son pays d’origine. Mais il n’avait aucun moyen financier et aucune ressource. La première fois que je l’ai rencontré à l’hôpital Ste-Justine, je suis tombée follement amoureuse de lui.

Jacky a marqué au fer rouge mon existence. Mon cheminement à ses côtés m’a inspiré plus d’une réflexion, dont les suivantes, que j’aimerais partager avec vous, à l’aube de la prochaine année.

Toi qui m’a tant fait grandir,
Tu es entré dans ma vie sans que je le réalise vraiment, tout s’est fait si naturellement. Dès le premier regard vers toi, j’ai su que je te serais fidèle et que toi tu ne me trahirais pas. Je savais qu’à toi, je pouvais vraiment apporter quelque chose.

Je t’ai offert doucement mon aide, je t’ai apprivoisé, petit à petit. Tu étais craintif face à moi et je peux très bien le comprendre. Comment faire confiance à une femme que l’on connaît à peine et qui nous offre son aide sans rien demander en retour? À quel moment cette femme montrera-t-elle son vrai visage? À quel moment demandera-t-elle quelque chose en échange? Tes interrogations étaient tout à fait légitimes. Mais tu ne devais pas t’inquiéter, mon homme. Tu pouvais me faire confiance parce que jamais je ne me serais permis de te décevoir. Tu méritais beaucoup mieux. Je t’ai supplié de te laisser aimer et gâter. Je ne pouvais pas te redonner la santé physique, mais je pouvais peut-être soulager tes douleurs morales. Je voulais partager tes craintes et tes peurs et je désirais calmer tes angoisses en te donnant de l’amour. J’espérais que tu continues à vivre pleinement ce qu’il te restait à vivre, en ne pensant pas plus loin qu’au jour présent. J’étais dans ta vie et je croyais que plus rien ne pouvait t’arriver… lorsque je ne pouvais contrôler tes difficultés et que je n’avais pas de solutions concrètes à tes craintes, je voulais plus que tout partager avec toi ta peine et tes souffrances.

Je voulais que tu puisses réaliser ton rêve de serrer ta mère dans tes bras et de respirer encore une fois l’air de ton pays. Je souhaitais que tes yeux voient encore une fois les paysages féeriques de tes rêves…

J’espère simplement que tu as pu réaliser à quel point tu m’as enrichie et à quel point tu me fais encore réfléchir. Je me questionne, j’analyse mes priorités, mes croyances. Au cours de ma vie, que vais-je pouvoir faire de plus pour aider mon prochain? Quel message devrais-je véhiculer? Qu’est ce que je peux personnellement apporter à l’humanité?

Mon homme, je veux que tu saches que je vais poursuivre le combat pour toi et pour tous les autres enfants pour qui je ne peux rien faire de concret. De là-haut, tu vas me guider et je vais savoir que tu es là, je vais sentir ta présence lorsque j’aurai une déception.

Jacky est décédé le matin du 15 août, à peine douze heures après son retour d’Haïti. J’ai séché ses larmes et j’ai accepté de le laisser partir vers son dernier voyage. Je venais de perdre mon quatrième fils. Il n’a été dans ma vie que quelques mois, mais il fera à jamais partie de moi-même. Je le ressens au plus profond de moi comme seule une mère peut ressentir son enfant…

Francine Laplante, décembre 2004

Révisé mars 2007


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